Nos choix alimentaires peuvent nous faire gagner et perdre de nombreuses minutes de vie chaque jour, et réduire ou augmenter notre empreinte carbone. Cette étude quantifie les effets de plus de 5000 aliments sur la santé des Hommes et celle de la planète.
Bénéficier d’une alimentation saine tout en limitant son impact sur l’environnement et les changements climatiques constitue un enjeu majeur. Les connaissances accumulées sur les relations entre les aliments, certains de leurs composants, leur impact sur la santé et sur l’environnement existent, encore fallait-il pouvoir les traiter pour en extraire la quintessence. C’est le travail entrepris par le Prof Olivier Jolliet (University of Michigan) et ses collègues, qui ont évalué, classifié et priorisé les denrées de l’alimentation aux États-Unis.
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Moins 36 minutes de vie avec un hot dog
Pour ce faire, Jolliet et ses collègues ont développé un nouvel index – le Health Nutritional Index ou HENI – basé sur les données du Global Burden of Disease (GBD), qui permet de quantifier le nombre d’années de vie en bonne santé perdues ou gagnées selon les facteurs de risque alimentaires. Ils ont appliqué cet index à pas moins de 5853 denrées, pour arriver à une fourchette qui va, par portion d’aliment, d’une perte de 74 minutes de vie en bonne santé à un gain de 80 minutes. À côté de cela, ils ont procédé à une analyse du cycle de vie (ACV) de la nourriture en prenant en compte 18 indicateurs environnementaux.
Prenons comme exemple une portion (85 g) d’ailes de poulet servies dans un fast-food : on y retrouve des composants qui ont un impact favorable sur la santé, comme des acides gras polyinsaturés, mais d’autres qui ont un impact défavorable sur la santé, en particulier le sel et quelques acides gras trans. Finalement, le score HENI de la portion est une perte de 3,3 minutes de vie en bonne santé, et l’ACV donne un impact environnemental de 0,59 kg d’équivalent CO2. Ou encore un hot dog, dont les 61 g de viande transformée font perdre 27 minutes de vie, et en intégrant les effets du sel et des acides gras trans, on arrive au bout du compte à une perte de 36 minutes de vie par hot dog.
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Plus de vie et moins d’empreinte carbone
Les denrées ont ainsi pu être classées en fonction de leur score HENI et de leur impact environnemental, pour donner une lecture facilitée. Ainsi, un des enseignements majeurs de ce travail est de montrer qu’en remplaçant 10 % de l’énergie sous forme de bœuf et de viandes transformées – soit 40 g de viande et 20 g de charcuteries par jour – par des fruits, légumes, fruits à coque, légumineuses et fruits de mer, on obtient comme résultat :
- Un gain de 48 minutes de vie en bonne par jour
- Une réduction de l’empreinte carbone de 33 %
Ces données sont parfaitement en phase avec les 5 priorités de l’Epi Alimentaire développé par Food in Action et la Haute Ecole Léonard de Vinci, sur base des recommandations alimentaires du Conseil Supérieur de la santé, et qui met l’emphase sur la majoration des céréales complètes, fruits et légumes, légumineuses, fruits à coque et graines, et la réduction du sel. Il ne manque plus que les fruits de mer !
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