L’efficacité d’une alimentation pauvre en FODMAP en cas de syndrome du côlon irritable est déjà bien documentée. Une récente étude, publiée dans Gastroenterology, montre que ce régime peut également diminuer l’inconfort intestinal en cas de maladies inflammatoires de l’intestin.
Sans surprise, les patients atteints de maladies inflammatoires de l’intestin, comme la maladie de Crohn et la rectocolite ulcéro-hémorragique, souffrent souvent de troubles intestinaux, même en phase non-inflammatoire. Une alimentation riche en FODMAP pourrait en être la cause et de précédentes études montrent en effet qu’un régime limitant ces types d’hydrates de carbone pourrait aider les personnes souffrant du syndrome du côlon irritable. Cette étude de contrôle randomisée visait donc à démontrer si un régime pauvre en FODMAP pouvait atténuer les plaintes des patients souffrant d’une maladie inflammatoire de l’intestin – et donc améliorer leur qualité de vie.
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FODMAP =
- Fermentables
- Oligosaccharides (fructo- et galacto-oligosaccharides),
- Disaccharides (lactose),
- Monosaccharides (fructose)
- Polyols (sorbitol, mannitol…)
4 semaines de régime FODMAP
Cette étude a été menée auprès de 52 patients souffrant de la maladie de Crohn ou de rectocolite ulcéro-hémorragique en rémission, mais avec des troubles intestinaux persistants. Pendant quatre semaines, les participants de cette étude britannique ont reçu des conseils pour modifier leur alimentation. 27 patients ont suivi un régime pauvre en FODMAP, les 25 autres patients étaient soumis à un régime de contrôle.
Les chercheurs ont ensuite invité les patients à remplir un questionnaire d’évaluation des troubles intestinaux. Des prélèvements sanguins et de microbiote fécal ont été effectués pour analyse, avant et après cette étude.
Le régime FODMAP en pratique :
Quels aliments éviter et privilégier ?
Diminution des troubles intestinaux chez 52 % des participants
Le nombre de participants ayant vu leurs plaintes s’améliorer était sensiblement plus élevé dans le groupe «régime pauvre en FODMAP». Après 4 semaines, les symptômes se sont atténués chez 52% de ces patients, mais chez seulement 16 % des patients du groupe de contrôle.
La note attribuée à la sévérité de certains symptômes, comme les flatulences et les ballonnements, était sensiblement moins élevée chez les patients ayant suivi le régime pauvre en FODMAP.
Aucune différence n’a cependant été mise en évidence au niveau de la diversité du microbiote intestinal ou des marqueurs inflammatoires. L’analyse des selles des patients ayant suivi le régime pauvre en FODMAP a tout de même montré une flore nettement moins importante de Bifidobacterium adolescentis, Bifidobacterium longum, et Faecalibacterium prausnitzii – des bactéries qui joueraient un rôle dans la réponse immunitaire.
Les auteurs en ont conclu qu’un régime pauvre en FODMAP est sans danger et qu’il peut soulager les troubles intestinaux chez les patients atteints de la maladie de Crohn ou de rectocolite ulcéro-hémorragique en phase de rémission.
Lisez cet article pour en savoir
plus sur ce régime spécifique
Ce régime pauvre en hydrates de carbone fermentables doit être suivi rigoureusement. Il est donc conseillé de consulter un diététicien spécialisé. Le régime comprend habituellement une phase stricte, excluant tous les FODMAP de l’alimentation. Le patient réintroduit ensuite une à une et progressivement les sources de FODMAP, pour en évaluer la tolérance.