Sommeil et poids sont liés. La sieste peut permettre de récupérer en cas de temps de sommeil insuffisant. Ce repos après le repas de midi est-il bon pour le poids et la santé métabolique ? Tout dépend de la durée…
Un temps de sommeil insuffisant est apparu ces dernières années comme un élément tangible qui augmente le risque de surpoids et d’obésité. Pour les personnes en manque de sommeil, mais aussi les personnes qui travaillent à horaire décalé, la sieste de midi peut être un moyen de récupérer, voire d’améliorer les performances. Ces effets bénéfiques à court terme de la sieste de midi – couramment pratiquées dans la culture méditerranéenne – sont relativement bien documentés. En revanche, les effets à long terme de cette pratique sur la santé, et plus particulièrement sur le poids et le risque d’obésité, ne sont pas bien connus. La question de savoir si la sieste peut être recommandée dans le cadre de la prévention de l’obésité reste entière, et c’est bien là l’intérêt de cette étude parue dans la revue Obesity.
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Sieste courte ou sieste longue
L’objectif principal de cette recherche consiste à déterminer dans quelle mesure la pratique d’une sieste à midi entretient une association avec l’obésité et le syndrome métabolique. L’équipe, composée de chercheurs issus du Mexique, d’Espagne et des États-Unis, a eu la bonne idée de tenir compte du temps de sieste :
- Sieste longue (> 30 minutes)
- Sieste courte (< 30 minutes)
Il s’agit d’une étude transversale portant sur 3275 adultes d’une population méditerranéenne dans laquelle la sieste est culturellement ancrée et qui ont l’occasion de la pratiquer. Un bon tiers (35 %) de cette population avait l’habitude de faire une sieste, dont une bonne moitié faisait une sieste courte (16 %).
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La sieste longue n’est pas favorable
Les résultats montrent que, par rapport aux personnes qui ne font pas de sieste à midi, la sieste longue est associée à des valeurs plus élevées pour
- le BMI plus élevé
- le tour de taille
- la glycémie à jeun
- la pression artérielle (systolique et diastolique)
- et la prévalence d’un syndrome métabolique.
La probabilité de présenter une pression artérielle systolique élevée était plus faible dans le groupe qui pratiquait la sieste courte. Les chercheurs ont également constaté que la relation entre sieste longue était médiée par le tabagisme, le fait de s’endormir tard le soir, les schémas alimentaires et un apport énergétique élevé lors du lunch (qui précède donc la sieste).
Ces données ne plaident donc pas en faveur d’une sieste longue à midi, et suggèrent que pour le poids, mieux vaut que la sieste ne dépasse pas les 30 minutes.
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Source
Vizmanos B et al. Obesity (Silver Spring) 2023 ;31 :1227-1239. https://doi.org/10.1002/oby.23765