L’exercice physique a des effets anabolisants sur la masse musculaire, qui pourraient être renforcés par une consommation accrue de protéines après un entraînement de résistance. Or, selon une étude d’intervention publiée dans l’EJCN, la masse musculaire augmente de la même façon après un entraînement de résistance, avec ou sans supplémentation en protéines.
La sarcopénie est une perte de la masse et de la force musculaires liée à l’âge, qui s’accompagne de dysfonctionnements physiques. Dans le cadre de la prévention et du traitement de ce syndrome, de nombreuses études sont réalisées afin d’analyser les effets de l’activité physique et de la consommation de protéines sur la masse musculaire. En effet, une consommation accrue de protéines après une activité physique stimulerait la synthèse des protéines musculaires.
Une étude d’intervention randomisée, contrôlée et en double aveugle a examiné l’impact d’une supplémentation en protéines de lactosérum et en glucides isotoniques après un entraînement de résistance sur l’augmentation de la masse musculaire de 161 Islandais (65-91 ans). Pendant 12 semaines (3x/semaine), ces personnes âgées ont pratiqué des exercices de musculation, après quoi le premier groupe buvait systématiquement une boisson protéinée (250 ml, 169 kcal, 20 g de protéines, 20 g de glucides, 1 g de lipides) et le deuxième groupe une boisson glucidique (250 ml, 169 kcal, 40 g de glucides, 1 g de lipides).
Après cette étude, les chercheurs ont observé une augmentation considérable et similaire de la masse musculaire (+ 0,6 kg), de la force musculaire et de la fonction physique auprès des deux groupes. La supplémentation en protéines n’avait donc pas eu d’effet renforcé sur l’augmentation de la masse musculaire.
Néanmoins, l’étude nuance ces résultats. En effet, malgré la supplémentation en protéines, la consommation de protéines était pratiquement la même dans les deux groupes et l’ingestion de protéines pendant l’étude d’intervention correspondait plus ou moins au niveau de consommation antérieur à l’étude. De plus, les participants pratiquaient déjà une activité physique suffisante, avaient un poids satisfaisant (80% IMC>25) et suivaient un régime alimentaire équilibré avec un apport suffisant en énergie (>1.500 kcal/jour) et en protéines (0,9-1 g/kgLG/jour).
Les résultats de cette étude ne peuvent donc pas être appliqués aux personnes âgées sous-alimentées souffrant de sarcopénie.
Arnarson A. et al., Eur J Clin Nutr, Maart 2013, 1-6.