Si la quantité totale de protéines consommée par les seniors est globalement satisfaisante, leur qualité et leur répartition au cours de la journée ne sont pas optimales, ce qui met à mal le maintien de la masse musculaire.
Avec l’avancée en âge, le déclin des muscles squelettiques altère la qualité de vie. Il augmente le risque de chute, de fragilité et de mortalité. Le maintien de la masse musculaire constitue de ce fait la pierre angulaire pour un vieillissement sain.
L’apport en protéines joue à ce titre un rôle essentiel, puisque ces nutriments stimulent la synthèse des protéines musculaires et, dans une moindre mesure, diminuent leur dégradation. Cependant, pour maximiser cet effet, il faut que l’apport protéique soit bien réparti au cours de la journée, ce qui ne semble pas être le cas, comme en témoigne cette étude.
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Un apport moyen globalement satisfaisant chez les seniors
Des chercheurs de la School of Sport, Excercice and Rehabilitation Sciences de l’Université de Birmingham (Royaume-Uni) ont évalué l’apport en protéines dans trois groupes d’âge:
- 40 jeunes adultes (âge moyen = 23, 8 ans)
- 40 adultes d’âge moyen (âge moyen = 51,6 ans)
- 40 personnes âgées (âge moyen = 77,4 ans)
Les résultats montrent que si les seniors consomment significativement moins de protéines que les jeunes adultes (83,4 g par jour, contre 105,1 g quotidiens), leur apport moyen est conforme aux recommandations. Cette moyenne cache néanmoins le fait que pour une partie des sujets âgés, l’apport total en protéines est insuffisant.
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18 profils de consommation de protéines!
Autre constat: il existe une grande hétérogénéité des habitudes alimentaires, avec pas moins de 18 profils différents pour la consommation de protéines. Avec pour fait saillant que, par rapport aux sujets jeunes et d’âge moyen, les seniors mangent plus souvent des protéines de faible qualité lors du repas de midi (comme du pain, par exemple).
En outre, l’apport en protéines est globalement mal réparti au cours de la journée pour être le plus favorable à la synthèse musculaire. La consommation se concentre sur le repas du soir, au détriment du petit-déjeuner et du repas de midi.
«Se contenter de dire aux personnes âgées qu’elles devraient manger plus de protéines n’est pas suffisant. Nous avons besoin d’une approche plus sophistiquée et individualisée, qui puisse aider les gens à comprendre quand et combien de protéines consommer pour soutenir la masse musculaire.»
Dr Benoit Smeuninx, auteur principal de l’étude
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