La plupart des personnes qui achètent des denrées enrichies en phytostérols n’en consomment pas assez pour avoir une efficacité réelle, comme le montre une étude menée dans 6 pays d’Europe.
Les phytostérols ont démontré leur aptitude à réduire le taux de cholestérol LDL, un effet qui passe par une réduction de l’absorption intestinale du cholestérol (exogène et endogène). Naturellement présents dans le règne végétal, leur consommation habituelle (entre 200 et 400 mg par jour) est insuffisante pour réduire la cholestérolémie.
Il faut atteindre au moins 1,5 g de phytostérol par jour pour obtenir cet effet, ce qui peut se faire par l’intermédiaire d’aliments enrichis en phytostérols ou de compléments alimentaires. Si le dosage est aisé avec les compléments, c’est moins évident avec les aliments…
Trop peu de phytostérols pour agir efficacement
Cette étude permet justement d’en connaître davantage sur les habitudes de consommation de denrées enrichies en phytostérol. Elle a été menée en Allemagne, Belgique, France, Grèce, Pays-Bas et Royaume-Uni, à partir des données de 80.825 foyers.
Les résultats indiquent que parmi les foyers qui achètent des phytostérols:
- 34 à 61% en achètent peu fréquemment (≤2 fois par an),
- 29 à 36% en achètent occasionnellement (moins d’1 fois par mois), et ont un apport médian en phytostérols de 0,11 à 0,30 g par jour,
- 11 à 33% en achètent régulièrement (au moins 1 fois par mois) et ont un apport médian en phytostérol de 0,91 à 1,44 g par jour.
Dans la plupart des cas, la consommation de phytostérols par les aliments enrichis est donc nettement inférieure à la quantité recommandée pour diminuer le taux de cholestérol LDL.
Peu de dépassement de la limite
Une autre préoccupation de l’étude consistait à voir s’il n’y avait pas surconsommation de phytostérols. En effet, au-delà de 3 grammes par jour, il n’y a plus de bénéfice supplémentaire dans la réduction du cholestérol. De plus, les phytostérols entravent légèrement l’absorption de certains caroténoïdes, raison pour laquelle la règlementation européenne limite la consommation à 3 g de phytostérols par jour.
Les données sont de ce côté plutôt rassurantes, puisqu’une consommation supérieure à 3 g par jour n’est observée que dans 2,5% des ménages qui achètent des produits aux phytostérols. C’est peu, mais assez pour améliorer l’information sur les quantités adéquates à ingérer.