Combiner un régime pauvre en sel aux principes «cardioprotecteurs» du régime DASH s’avère particulièrement efficace pour réduire la pression sanguine systolique, selon une nouvelle étude d’intervention.
Le régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension), promu depuis longtemps par le National Heart, Lung, and Blood Institute et la American Heart Association, est riche en fruits, légumes, céréales complètes, produits laitiers maigres, poisson, volaille, légumineuses, noix et graines. Il a déjà largement prouvé son efficacité pour réduire la pression sanguine, tout comme un régime pauvre en sel. L’objet de cette nouvelle étude, menée à la John Hopkins University School of Medicine, consistait à évaluer les effets combinés de ces deux approches chez des adultes avec des formes précoces ou modestes de pression sanguine élevée, c’est-à-dire un groupe à haut risque de développer une forme plus sévère d’hypertension.
Les effets du régime varient selon le degré d’hypertension
Pendant 12 semaines, 412 adultes avec une pression sanguine (PS) systolique de 120 à 159 mm Hg ont suivi soit un régime DASH, soit un régime contrôle, proche de celui de la moyenne de la population américaine. L’apport en sodium a été modifié de façon randomisée pendant des périodes de quatre semaines, avec un niveau bas (1150 mg de sodium par jour), moyen (2300 mg/j) ou élevé (3450 mg/j). Les participants ont été classés en groupes selon leur PS systolique de départ.
Les résultats, publiés dans le Journal of the American College of Cardiology, montrent que le régime DASH entraine une réduction de la PS qui est d’autant plus importante que la PS de départ était élevée. Les résultats les plus spectaculaires apparaissent cependant pour la combinaison du régime DASH et d’un apport en sodium bas.
Au moins aussi efficace que les bêtabloquants
Ainsi, alors que le régime DASH seul ne réduit la PS systolique que de 4 mm Hg chez ceux avec la PS de départ la plus faible (120-129 mm Hg), la réduction est de 11 mm Hg chez ceux avec une PS de 150 à 159 mm Hg. Et lorsque ceux avec la PS de départ la plus élevée combinent régime DASH et apport en sodium bas, c’est une réduction moyenne de 21 mm Hg, par rapport au régime contrôle. Pour situer l’importance de ces résultats, les auteurs expliquent que la Food and Drug administration exige, pour tout nouveau médicament antihypertenseur soumis à approbation, une réduction de la PS systolique de 3-4 mm Hg. Et que les médicaments les plus utilisés, les bêtabloquants, réduisent en moyenne la PS systolique de 10-15 mm Hg.