La prise d’une collation dans le courant de la matinée et de l’après-midi semble avoir un effet bénéfique sur le risque d’excès de poids chez l’enfant, selon une nouvelle étude menée en Aquitaine auprès de quelque 8.000 enfants. Le débat sur la collation matinale à l’école est peut-être relancé…
La façon dont la prise alimentaire se répartit au cours de la journée (et de la nuit) et ses effets sur la corpulence ont déjà fait couler beaucoup d’encre. Les travaux ont ainsi pu apporter des éléments convaincants sur l’importance de prendre régulièrement un petit-déjeuner, dans le cadre de la prévention de l’obésité chez l’enfant.
Plusieurs données plaident en outre en faveur de la prise régulière d’un goûter dans l’après-midi. Par contre, pour ce qui est de la collation matinale, elle fait l’objet de prises de position diverses. Pour certains, elle aide à mieux répartir les apports au fil de la journée, pour d’autres elle est une source calorique superflue. Ainsi, nos voisins français sont arrivés à bannir la collation matinale des écoles, considérant qu’elle comportait plus d’inconvénients que d’avantages. Mais les résultats de cette nouvelle étude ne vont pas dans le même sens…
Une équipe de l’Université de Bordeaux a examiné les données récoltées auprès de 4.048 enfants âgés de 5-7 ans, et de 3.619 enfants âgés de 7-11 ans issus de la région d’Aquitaine dans le Sud-Ouest. La prévalence du surpoids et celle de l’obésité s’élevaient respectivement à 9,5% et 2,2% chez les 5-7 ans, et à 15,6 et 2,9% chez les 7-11 ans.
Les résultats confirment ce qui est déjà largement connu, à savoir que le fait de prendre rarement ou pas de petit-déjeuner, la présence d’une obésité chez la mère et un statut socio-économique bas sont associés de façon indépendante à l’excès de poids et à l’obésité.
De façon plus surprenante, le fait de prendre peu souvent ou pas du tout de collation à 10h ainsi que dans l’après-midi apparaissent aussi comme des facteurs associés à une corpulence plus élevée, tout comme le fait de ne pas prendre ses repas à la cantine de l’école. De quoi relancer le débat sur la collation matinale…
Thibault H. et al., Public Health Nutr., 2013 Feb; 16(2): 193-201.