L’ordre des priorités nutritionnelles chez les enfants diffère de celui chez l’adulte, avec la problématique des boissons sucrées qui arrive en tête des facteurs de risque alimentaires, selon le Global Burden of Disease.
La connaissance des relations entre les aliments et la santé constituent le socle scientifique des recommandations nutritionnelles. Cependant, trop souvent, il n’est pas suffisamment tenu compte de l’importance que chacune de ces relations revêt. Par exemple, on sait que les acides gras trans nuisent à la santé, mais ils ne constituent plus (contrairement à il y a 25 ans) une préoccupation de santé majeure puisqu’ils n’arrivent qu’en 15e position des facteurs de risque alimentaires qui réduisent le nombre d’années de vie en bonne santé, selon les données du Global Burden of Disease (GBD) 2016. Idem pour les boissons sucrées, qui pour l’ensemble de la population n’arrivent qu’en 13e position. Mais la situation est très différente chez les enfants.
Malnutrition et excès de poids
Les données du GBD peuvent être ajustées selon de nombreux paramètres, dont des catégories d’âges: les enfants se situent dans la catégorie de 5 à 14 ans. Si l’on prend l’ensemble des facteurs de risque qui sont associés à la perte du plus grand nombre d’années de vie corrigées, de l’incapacité et de la mortalité prématurée (DALYs) dans cette tranche d’âge, c’est la malnutrition qui arrive en tête (contre le tabac dans l’ensemble de la population), talonnée par un BMI élevé (contre une pression sanguine élevée dans l’ensemble de la population).
Pour les risques alimentaires (consommation de tel ou tel aliments, indépendamment de l’aspect BMI), précisons que ceux-ci n’arrivent qu’en 16e position chez l’enfant, alors qu’ils figurent en 3e position dans l’ensemble de la population. Cela explique en partie l’importance de certaines différences de classement au sein de ceux-ci.
Moins de boissons sucrées et plus de fruits pour l’enfant
Alors que pour l’ensemble de la population la problématique des boissons sucrées n’arrive qu’en 15e position, elle représente le principal facteur de risque alimentaire chez l’enfant. Le manque de fruits, de céréales complètes et de noix et graines est globalement aussi important chez l’enfant. On relèvera aussi, sans grande surprise, que le manque de produits laitiers est plus important chez l’enfant que dans le reste de la population.
Par contre, ce qui est plus surprenant, c’est que l’excès de viande rouge arrive en 6e position chez l’enfant, alors qu’elle se situe en 12e position chez l’adulte. À l’inverse, la consommation insuffisante de légumineuses n’est pas dans le tope 10 chez l’enfant, mais bien chez l’adulte. Ce qui ne signifie pas qu’il ne faille pas introduire les légumineuses dans l’alimentation de l’enfant, bien au contraire.
Voilà qui devrait inspirer l’adaptation de certains objectifs nutritionnels selon l’âge.
Top 10 des facteurs de risque alimentaires chez l’enfant versus
l’ensemble de la population en Belgique (d’après GBD 2016)
5-14 ans | Ensemble de la population | |
1 | Trop de boissons sucrées | Manque de céréales complètes |
2 | Manque de fruits | Manque de fruits |
3 | Manque de céréales complètes |
Manque de noix et graines |
4 | Manque de noix et graines | Trop de sodium |
5 | Manque de produits laitiers | Manque de légumes |
6 | Trop de viande rouge | Manque d’oméga-3 |
7 | Trop de viande transformée | Manque de fibres |
8 | Manque de légumes | Manque de légumineuses |
9 | Manque de fibres | Trop de viande transformée |
10 |
Manque d’oméga-3 | Manque de produits laitiers |