Si dans certains pays comme les États-Unis, les études écologiques rapportent une relation positive entre sucres et obésité, c’est une tout autre relation qui apparaît en Australie…
La consommation de sucres est souvent pointée du doigt dans le débat sur l’obésité, et cela peut s’expliquer en partie par les données montrant que la flambée de l’obésité dans certains pays, dont les États-Unis, est associée à l’augmentation de la consommation de sucres (ce qui pourtant ne permet absolument pas d’établir un lien de cause à effet).
Des chercheurs australiens rapportent des données très différentes, au point de parler du Paradoxe Australien: dans ce pays, des efforts considérables ont été entrepris pour réduire la consommation de sucres au cours de ces 30 dernières années.
Entre 1980 et 2003, la consommation de sucres (le sucre, mais aussi les autres édulcorants nutritifs tels que les sirops de glucose riches en fructose) a diminué de 16 %, contre seulement 5 % au Royaume-Uni et… une augmentation de 23 % aux États-Unis. La vente de boissons sucrées en Australie a connu une baisse de 64 millions de litres entre 2002 et 2006, et la proportion d’enfants consommant des boissons sucrées a diminué.
Et pourtant… l’obésité, elle, a triplé depuis 1980. Les auteurs concluent que ce Paradoxe Australien, qui montre une flambée de l’obésité malgré une réduction sensible de l’apport en sucres, doit amener à se pencher sur les autres sources d’excès énergétiques, et qu’il ne suffit pas réduire les sucres pour réduire l’obésité. Ces données amènent également à s’interroger sur l’efficacité réelle de stratégies basées par exemple sur la seule taxation des boissons sucrées dans la lutte contre l’obésité.
Source : Barclay A.W. et al., Nutrients 2011, 3, 491-504.