En cette période hivernale, tout le monde cherche à échapper aux infections d’origine bactérienne ou virale. Doper son immunité est donc une priorité, mais comment agir à bon escient, et vers quels produits se tourner en toute confiance?
Si les encarts publicitaires prônent les vertus d’un grand nombre de produits dans ce domaine, il est clair qu’il vaut mieux s’en remettre à ce que la science reconnait comme étant doté d’une efficacité probante. Aussi, parmi les produits ou éléments qui ont fait l’objet d’une recherche scientifique positive, intéressons nous entre autres aux pro- et prébiotiques, au zinc, à la vitamine D et aux plantes immunostimulantes.
Pro et prébiotiques, vecteurs d’équilibre
La présence du GALT (Gut-Associated Lymphoid Tissue) au niveau des intestins leur confère un rôle de premier plan au niveau immunitaire, puisque le GALT produit près de 70% des cellules immunitaires de l’organisme (avec plus de lymphocytes que nul autre organe lymphoïde). Pour rappel, cette fonction de défense s’organise en trois lignes:
- le microbiote intestinal qui se développe dès la naissance et se compose de millions de bactéries,
- l’épithélium intestinal et son mucus,
- les lymphocytes B et T.
La bonne santé du microbiote intestinal et de la muqueuse est donc essentielle pour garantir une immunité optimale. Et, à ce niveau, les dernières recherches ont montré à quel point l’équilibre du microbiote était capital pour assurer des défenses immunitaires appropriées et limiter les réponses indésirables ou erronées (inflammation, atopie, etc.).
L’équilibre du microbiote est capital pour assurer des défenses immunitaires appropriées, et limiter les réponses indésirables ou erronées.
Cependant, il est indispensable de se fier aux souches de probiotiques qui ont fait l’objet de nombreuses études scientifiques pour prétendre bénéficier de leurs propriétés immunostimulantes au niveau de l’intestin (lactobacilles, bifidobactéries, levure de bière, etc.).
Le zinc, bien plus qu’un antioxydant
Cet oligoélément qui est, entre autres, impliqué dans la synthèse des protéines et des hormones, la régulation biochimique des glucides et la mobilisation de la vitamine A, joue aussi un rôle important dans de nombreuses réactions immunitaires. Et lorsque l’organisme se retrouve en «déficit» de zinc, il met clairement le système immunitaire en difficulté.
Plusieurs études montrent d’ailleurs qu’un déficit en zinc peut conduire à une diminution de la formation de nouveaux lymphocytes T ou de cellules naturelles tueuses! Tandis que d’autres études établissent qu’une supplémentation suffisante en zinc permet d’assurer de meilleures défenses, dès les premiers signes d’infection.
Ainsi, une étude conduite en double aveugle contre placebo chez 100 personnes supplémentées ou non en gluconate de zinc, a permis d’observer une diminution plus rapide de nombreux symptômes:
- disparition plus rapide d’une toux (2,2 jours contre 4 dans le groupe sous placebo),
- régression des maux de gorge (1 jour contre 3),
- diminution d’un écoulement nasal (4 jours au lieu de 7),
- élimination des maux de tête (2 jours au lieu de 3).
Il est donc intéressant de veiller à la présence du zinc en bonne quantité dans les complexes vitaminiques que l’on recommande en hiver (apports journaliers recommandés: 9,5 mg chez l’homme et 7 mg chez la femme).
La vitamine D, modulateur d’immunité
Les résultats de recherches assez récentes ont mis en évidence le lien entre différents aspects de la santé immunitaire et des déficiences en vitamine D3. On sait que cette vitamine joue un rôle au niveau de la régulation des lymphocytes T, des acteurs fortement impliqués au niveau du bon fonctionnement du système immunitaire.
On sait aussi que la vitamine D3 intervient en tant que modulateur du système immunitaire, en prévenant l’expression excessive des cytokines inflammatoires et en favorisant l’action d’élimination des macrophages.
La vitamine D3 participe aussi à la stimulation de l’expression de puissants peptides antimicrobiens présents dans des cellules du système immunitaire, comme les neutrophiles, les monocytes, les cellules naturelles tueuses et les cellules tapissant le système respiratoire. On sait enfin que tout déficit en vitamine D3 peut influencer le développement et la progression de différentes maladies auto-immunes.
Dernièrement, un article scientifique a apporté des éléments intéressants sur la relation entre les infections hivernales et la diminution des concentrations en vitamine D. Ainsi, les infections saisonnières comme la grippe pourraient en effet se développer, non pas en raison d’une activité virale plus importante, mais d’une diminution de concentration en vitamine D plus importante durant l’hiver.
De nombreuses cellules du système immunitaire impliquées dans la destruction des virus et des bactéries possèdent en effet des récepteurs à la vitamine D. Or, si cette vitamine n’est pas disponible dans des quantités optimales durant l’hiver, les récepteurs de ces cellules ne peuvent pas être activés correctement, ce qui empêche les cellules de remplir leur mission. Or, la majorité de la population présente un déficit en vitamine D en hiver, ce qui constitue une bonne raison pour encourager la supplémentation.
Autres pistes à explorer, les plantes
Parmi les plus documentées, l’échinacée bien sûr (Echinacea purpurea et angustifolia), connue pour ses propriétés immunostimulantes, qui passent par la stimulation de l’activité des macrophages et à l’augmentation de la synthèse des lymphocytes. Elle s’utilise à titre préventif ou curatif, puisqu’elle protège des infections et permet également de réduire la durée des symptômes.
Mais d’autres plantes immunostimulantes dites «adaptogènes», telles que l’éleuthérocoque, le ginseng ou le rhodiola renferment des substances qui augmentent aussi la résistance de l’organisme et l’aident à mieux se défendre.