Après avoir lutté pendant des années contre la malnutrition, l’Afrique s’expose désormais, et de façon simultanée, à une véritable explosion de l’obésité, selon le directeur de la FAO.
De prime abord, l’obésité n’est la maladie à laquelle on pense en première intention, en évoquant le continent africain. Si l’Afrique Saharienne semble toujours fortement marquée par la malnutrition, d’autres pays, au contraire, sont concernés par une augmentation rapide des taux de surpoids et d’obésité. C’est notamment le cas de l’Afrique du Sud, du Kenya, de l’Egypte et du Ghana.
Accélération chez les jeunes
En 2014, l’OMS a recensé 1,9 milliards d’individus de plus de 18 ans en surpoids à travers le monde. Cela représente 39% de la population mondiale. 600 millions d’individus (soit 13%) sont obèses. Un constat qui désormais n’exclut plus les pays sous-développés et en particulier les enfants.
En 2010, la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les jeunes africains atteignait 8,5%. Les projections tablent désormais sur une accélération du phénomène avec une prévalence estimée à 12,7% d’ici à 2020.
Trop de sucre
Parmi les causes avancées pour expliquer cette globésité africaine déclarée, les experts locaux identifient, entre autres, une augmentation importante et alarmante de la consommation de sucre et de produits sucrés.
À titre d’exemple, en Afrique du Sud, un enfant consomme en moyenne 75 g de sucre par jour, soit 3 fois les recommandations de l’American Heart Association. Et parmi les sources de sucre incriminées, les boissons sucrées (croissance annuelle de 2,4% sur le marché) joueraient un rôle considérable à tous les âges.
Selon une étude locale, 22% de la prédiction d’une augmentation de 1,28 millions, du nombre d’obèses adultes en 2017, seraient attribuables à ces boissons.