L’alimentation occidentale de piètre qualité nutritionnelle est associée à une augmentation du risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge dans ses formes tardives, donc de perte de vision centrale, selon des recherches menées par l’Université d’État de New York à Buffalo.
La Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age (DMLA) est la première cause de malvoyance chez les adultes de plus de 50 ans. Elle touche environ:
- 1% des personnes de 50 à 55 ans,
- 10% des 65-75 ans
- 25 à 30% des plus de 75 ans.
La moitié de ces prévalences concerne des formes tardives de la maladie, qui sont associées à une perte de la vision centrale. L’incidence de la DMLA est vouée à croître compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie. On lui reconnait une susceptibilité génétique et l’alimentation est depuis longtemps considérée comme un facteur jouant un rôle dans son développement, que ce soit à travers certains nutriments (acides gras oméga-3, vitamines C et E,…) ou, indirectement, par l’intermédiaire de l’obésité, qui double le risque de DMLA. Ces nouveaux travaux épinglent de façon plus large une alimentation occidentale de mauvaise qualité nutritionnelle.
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Alimentation occidentale versus alimentation prudente
Les auteurs ont mené leurs investigations auprès des participants à la Atherosclerosis Risk in Communities, qui a enrôlé 15 792 femmes et hommes âgés de 45 à 64. Ils ont recensé la survenue de DMLA durant une période de suivi de 18 ans, et ont recoupé ces données avec le profil de l’alimentation, établi sur base de la consommation de 66 denrées. Ils ont ainsi identifié deux types de profils de l’alimentation qui caractérisaient le mieux l’échantillon, à savoir:
- une alimentation occidentale (Western Diet), caractérisée par une consommation importante de viande rouge et de viandes transformées, de fritures, céréales raffinées et produits laitiers gras;
- une alimentation «prudente» (Prudent Diet), qui peut être qualifiée de globalement saine.
Le degré d’adhésion à l’un ou l’autre modèle a été évalué sous forme d’un score.
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Les résultats montrent que les personnes qui, au début de l’étude, n’étaient pas atteintes de DMLA ou présentaient une DMLA à un stade précoce, et qui présentaient un score élevé pour l’alimentation occidentale, avaient trois fois plus de risque de développer une forme tardive de DMLA 18 ans après (par rapport à la médiane pour l’alimentation occidentale). Un score élevé pour une alimentation prudente tend à être associé à un risque plus faible de formes tardives de DMLA, mais la différence n’est pas statistiquement significative. Par ailleurs, l’étude ne montre pas de différence significative entre les deux profils alimentaires dans le développement de la DMLA à un stade précoce.
Ces données suggèrent tout de même que pour la santé de l’œil aussi, une alimentation saine a tout son intérêt.
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