Le diabète était le thème de la journée annuelle de l’UPDLF. L’occasion pour les diététiciens de rappeler l’importance de l’alimentation tant pour la prévention que dans le traitement du diabète de type 2. Et de relever les défis de la sensibilisation dans d’autres régions du globe…
Si les Belges fument et boivent moins, ils sont davantage en surpoids, avec pas moins de 49,3% de la population en surpoids, selon les dernières données de l’Enquête de santé 2018 annoncées par Sciensano. Voilà qui n’est pas de bon augure pour la glycémie et donc le développement du diabète de type 2, affection dont l’excès de poids représente le premier facteur de risque, et où l’alimentation joue un rôle clé dans sa prise en charge.
«Contrairement à une époque, les diététiciens recommandent aux personnes atteintes de diabète une alimentation équilibrée identique au régime préconisé pour les personnes non-diabétiques», rappelle Hélène Lejeune, Présidente de l’Union Professionnelle des Diététiciens de langue Française (UPDLF). Désormais, le petit-pois, la cerise, et même la banane et le raisin ont quitté la liste des interdits des repas, tout étant une question de quantité. Donc pour les diététiciens, il ne s’agit plus de se concentrer exclusivement sur les sucres ou même les glucides: la qualité des graisses est à ce titre un aspect particulièrement important, poursuit Hélène Lejeune, en raison du risque cardiovasculaire accru chez la personne diabétique.
Retrouvez tous les résultats de
l’enquête de santé de Sciensano
La collaboration entre professionnels de la santé
La prise en charge du diabète requiert une approche multidisciplinaire. Comment se passe la collaboration entre les différents intervenants? Pour Hélène Lejeune, la collaboration entre les diététiciens, les endocrinologues et les diabétologues est bonne. Notamment parce que ces derniers sont sensibilisés à la question de l’alimentation et formés aux soins nutritionnels. La Présidente de l’UPDLF estime cependant qu’il y a de quoi améliorer la collaboration avec les médecins généralistes, notamment du point de vue de la sensibilisation et de la formation à la prise en charge du diabète. Le généraliste devrait, à un moment, passer la main au diabétologue qui va organiser la prise en charge des soins du patient diabétique, estime la diététicienne.
Notons que nous évoquions récemment une étude danoise qui a montré la plus-value de conseils donnés par le diététicien pour les personnes atteintes d’un diabète de type 2, par rapport aux conseils donnés par d’autres professionnels de la santé.
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Éducation diététique au Bénin
Si l’intérêt médical de la perte de poids est relativement admis dans nos contrées, ce n’est pas le cas dans de nombreux pays d’Afrique, où le surpoids est signe de bonne santé (et la maigreur de maladie), ce qui ne facilite pas la sensibilisation. Viviane Collard, infirmière, et Ingrid Klinet, diététicienne, ont relevé le défi de l’éducation diététique au cœur du Bénin, là où existent des concours de Miss Voluptueuse, rendant encore plus difficile la démarche pour se défaire des kilos excédentaires. Elles sont parvenues, à l’aide d’une maquette baptisée «le petit train du diabète», à expliquer aux populations locales le dérèglement du métabolisme glucidique et l’importance de l’alimentation et du traitement du diabète, en tenant compte de la réalité locale. Là-bas encore plus que chez nous, la prévention de l’affection représente le levier le plus réaliste, sachant que le coût des médicaments en cas de diabète s’apparente au salaire mensuel d’un enseignant…
Retrouvez l’interview d’Hélène Lejeune en vidéo