Lorsqu’une famille éprouve des difficultés financières, le budget consacré à l’alimentation est souvent le premier à en souffrir. Dans certaines situations, ces difficultés peuvent conduire à l’insécurité alimentaire, qui peut augmenter le risque d’hyperactivité chez l’enfant.
Des recherches antérieures ont montré que les enfants qui grandissent dans des familles en situation d’insécurité alimentaire (c’est-à-dire avec un accès limité et irrégulier à une nourriture saine et équilibrée) ont un niveau élevé de problèmes comportementaux (hyperactivité, dyslexie, inattention,…). On en sait un peu plus désormais avec cette étude menée par des chercheurs de l’Inserm et basée sur les données d’une cohorte de naissance représentative de la population du Québec.
2.120 enfants nés en 1997-1998 ont été régulièrement suivis jusqu’à l’âge de 8 ans. Les chercheurs ont examiné le lien entre l’insécurité alimentaire, lorsque les enfants avaient entre 18 mois et 4 ans et demi, et leur comportement entre 4 ans et demi et 8 ans.
Sur l’ensemble des enfants suivis, 5,9% étaient en situation d’insécurité alimentaire (avec notamment une carence en fer) dans la petite enfance. Par rapport aux enfants qui n’avaient pas connu l’insécurité alimentaire, ce groupe a une probabilité 3 fois plus élevée d’avoir des symptômes durables d’hyperactivité et/ou de troubles de l’attention au cours de l’enfance.
Cette association subsiste même lorsqu’on tient compte du niveau de revenus des familles et d’autres facteurs potentiellement responsables (famille monoparentale, antécédents parentaux de psychopathologie,…). Pour les chercheurs, la diminution de l’insécurité alimentaire dans les familles pourrait donc contribuer à réduire la fréquence de difficultés de comportement chez les jeunes enfants.
Melchior M. et al., PLoS ONE, 2012; 7(12): e52615.