En fonction des fibres consommées, certaines de nos bactéries intestinales peuvent ou ne peuvent pas digérer. Ces travaux menés à l’Université de York qui tentent d’identifier comment ces bactéries digèrent les glucides complexes, permettent de mieux comprendre les troubles nutritionnels et tracent de nouvelles voies pour de futurs pré- et probiotiques.
Les probiotiques, sous forme d’aliments ou de suppléments, sont des bactéries vivantes qui peuvent exercer un effet bénéfique sur la santé en favorisant la croissance des bonnes bactéries dans l’intestin. Les prébiotiques sont des nutriments non digestibles qui favorisent le développement des probiotiques. Le microbiote intestinal, qui fait l’objet de recherches de plus en plus nombreuses, a montré son rôle-clé dans notre métabolisme.
Cette recherche internationale commence à décrypter comment nos bactéries intestinales métabolisent les glucides alimentaires complexes présents dans les fruits et légumes. Elle précise notamment comment un groupe de bactéries de l’intestin, connues sous le nom de Bacteroidetes, procède pour digérer certains sucres complexes appelés xyloglucanes, qui représentent jusqu’à 25% du poids sec des fruits et légumes, dont la laitue, l’oignon, l’aubergine et les tomates alimentaires.
Comprendre comment ces bactéries digèrent les glucides complexes permet aussi de mieux cerner certains troubles nutritionnels et métaboliques, comme le diabète et l’obésité. Au fil des études, on comprend que ces fameuses Bacteroidetes favorisent l’accumulation de graisse, le diabète et que ce sont elles qui vont favoriser la prise de poids avec l’abandon du tabac. Les probiotiques, en modifiant la composition du microbiote intestinal, ont donc un rôle certain à jouer dans la prise en charge de ces troubles nutritionnels.
Mais les chercheurs vont plus loin dans l’étude des structures et des mécanismes détaillés, liés à des enzymes spécifiques, permettant de mieux identifier ainsi quelles bactéries sont ou ne sont pas capables de métaboliser certains fruits et légumes, et quelles sont les «bonnes» bactéries à associer à chaque objectif.
Johan Larsbrink et al., Nature, 2014, published online 19/01/2014.