Si l’acide folique est particulièrement importante pendant la période périconceptuelle, des taux sanguins excessifs sont associés à un risque accru d’autisme, selon une nouvelle étude.
La vitamine B9 a un rôle reconnu dans la prévention des malformations congénitales liées à un défaut de fermeture du tube neural. Un supplément de 400 µg d’acide folique, la forme synthétique en moyenne deux fois plus bioactive que le folate alimentaire, est généralement préconisé avant la conception et durant le 1er trimestre de la grossesse. Mais des quantités trop importantes pourraient favoriser la naissance d’un enfant présentant des troubles du spectre de l’autisme, une condition qui affecte 1 enfant sur 68 aux États-Unis…
Risque d’autisme doublé
C’est ce qui ressort d’une étude menée par la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, qui a analysé les données issues de 1391 paires de maman-enfant. Une femme sur 10 présentait un taux excessif de folate, à savoir plus de 59 nanomoles par litre. Selon l’OMS, un taux compris entre 13,5 et 45,3 nanomoles par litre est adéquat pour une femme pendant le premier trimestre de grossesse. Les auteurs rapportent que chez femmes avec les taux de folate les plus élevés, le risque d’autisme est doublé. Et le risque est encore plus élevé si les taux de B12 sont également excessifs
Suppléments, aliments enrichis et gênes
L’étude ne permet pas d’identifier la cause précise d’un excès de folate, les auteurs expliquent que cela peut venir tant d’une prise excessive de folate sous forme de supplément, éventuellement associée à une consommation importante d’aliments enrichis en folate (le pain et les céréales le sont par défaut aux USA), que par des variantes génétiques.
Cette étude ne remet pas en cause l’intérêt de la supplémentation en folate durant la grossesse, mais suggère un intérêt pour une surveillance des apports ou, mieux, des taux sanguins.
Étude présentée au International Meeting for Autism Research à Baltimore, 13 mai 2016.