Une consommation importante de gluten pendant la grossesse est associée à une augmentation du risque de diabète de type 1 chez l’enfant, selon cette étude Danoise. Mais gare aux conclusions hâtives…
L’information ne manquera pas d’alimenter les nombreux arguments pseudo-scientifiques, faisant du gluten le nouvel ennemi alimentaire de nos sociétés contemporaines. Mais précisons d’emblée que cette étude ne doit pas amener les femmes qui n’en n’ont pas besoin, à adopter une alimentation sans gluten.
Gluten pendant la grossesse, diabète à 15 ans
Ceci étant dit, cette nouvelle étude publiée dans le BMJ, appelle à poursuivre les recherches. Elle a été menée au Danemark à partir de plus de 67.000 naissances. Les investigateurs ont évalué la consommation de gluten au cours de la grossesse, et ont recoupé cette donnée avec la survenue du diabète de type 1 après 15,6 ans en moyenne.
Cette recherche fait suite à des travaux chez le rongeur, indiquant qu’un faible apport en gluten au cours de la grossesse est associé à un risque plus faible de diabète de type 1 chez la descendance. Ici, les résultats montrent que par rapport aux enfants nés de femmes ayant consommé le moins de gluten pendant leur grossesse (<7 g/j), ceux dont la mère en consommait le plus (>20 g/j) voient leur risque de développer un diabète de type 1 augmenté: le risque passe de 0,3% à 0,53%.
Moins de diabète de type 1, plus de diabète de type 2?
Pour ne pas conclure prématurément en l’intérêt de manger sans gluten pendant la grossesse, quelques précisions sont nécessaires: il s’agit d’une étude de cohorte, qui ne permet en aucun cas d’établir un lien de cause à effet entre le gluten et le diabète de type 1.
De plus, le nombre de cas de diabète de type 1 apparus (247) est faible pour tirer des conclusions. Enfin et surtout, il est très probable que l’adoption d’une alimentation sans gluten au cours de la grossesse expose la maman et son enfant à des risques globalement plus élevés que ceux évoqués ici, à commencer par une moins bonne couverture nutritionnelle.
Ajoutons à cela que certains travaux ont montré qu’une alimentation riche en gluten était associée à un risque plus faible de diabète de type 2, et l’on comprendra pourquoi il vaut mieux être prudent avant de vouloir changer les recommandations alimentaires de la femme enceinte.