L’Helicobacter pylori est une bactérie largement impliquée dans la survenue de gastrites, le développement d’ulcères gastro-duodénaux et de certains types de cancers de l’estomac. Peut-on, pour autant associer sa présence au risque de cancer gastrique?
Des chercheurs japonais se sont intéressés à la question. Dans une étude publiée récemment, on peut voir qu’en fonction de l’âge, le taux sérique des anticorps anti-Helicobacter pylori (H. pylori) peut constituer une aide pour prédire le cancer gastrique.
Titrage des anticorps selon l’âge
L’étude a inclus 874 patients ayant déjà bénéficié d’une première mise au point (endoscopie de l’œsophage et du duodénum + un dosage sérique des anticorps anti-H. pylori) et a exclu tout patient ayant déjà été traité pour éradiquer la bactérie Helicobacter pylori.
Tous ces patients ont été répartis en 4 groupes suivant le titrage des anticorps. Groupes A, B, C et D avec des valeurs respectives de <3 (A = 70% des participants), entre 3 et 9,9 (B = 16%), entre 10 et 49,9 (C = 8,7%) et au moins 50 UI/ml (D = 5,1%). On a noté que les patients du groupe C étaient plus âgés que ceux du groupe A et B.
En conditions normales, on sait que le taux d’anti-H. pylori diminue avec l’âge. On sait aussi que:
- un taux d’anticorps plus élevé est associé à l’atrophie gastrique, la métaplasie intestinale, l’élargissement des plis, la rougeur diffuse et les ulcères duodénaux.
- un taux d’anticorps moins élevé est corrélé à une disposition régulière des veinules, à des polypes de glandes fundiques, à la gastrite superficielle et au reflux gastro-œsophagien.
Cancer gastrique: analyse et observations
L’analyse des résultats a montré qu’un titrage d’anticorps élevé chez les patients infectés par H. pylori était lié à une nodularité et une atrophie chez des patients âgés de 40 à 59 ans. Alors qu’une métaplasie intestinale et une atrophie étaient associées au titrage à 60 ans ou plus, dans les groupes C et D.
Ce qui sous-entend que les modifications observables à partir de 60 ans sur le taux sérique des anticorps anti-H pylori pourraient être liées à une inflammation de la muqueuse gastrique. Il serait judicieux de suivre l’évolution de ce taux, pour prédire l’éventuel risque de développement d’un cancer gastrique.