Des chercheurs canadiens ont découvert un mécanisme moléculaire pouvant expliquer l’effet potentiellement préventif de la vitamine D, à l’égard de plusieurs formes de cancer.
Bien que la vitamine D puisse être procurée par certains aliments riches en graisses, et malgré l’effet bénéfique sur la couverture quotidienne du printemps et de l’été, la déficience en vitamine D est fréquente dans la population adulte et ce, à l’échelle mondiale.
Or, cette vitamine participe à un large spectre de fonctions physiologiques, et plusieurs données accumulées ces dernières années indiquent des corrélations positives entre la déficience en vitamine D et l’incidence de certains cancers. En particulier, les cancers du tube digestif et certaines formes de leucémies.
Ces chercheurs de l’Université McGill de Montréal, se sont penchés sur l’activité de la vitamine D au sein des cellules cancéreuses. Leurs essais sur des cultures cellulaires révèlent que la vitamine D, au travers de différents mécanismes, inhibe la production et l’activité d’une protéine-clé: le proto-oncogène cMYC. Cette protéine agit comme chef d’orchestre de la division cellulaire et est active à des taux élevés, dans plus de la moitié des formes de cancer. La vitamine D stimulerait en fait significativement la production de son principal antagoniste naturel, le MXD1.
Par ailleurs, in vivo, les chercheurs ont observé, après injection de vitamine D dans la peau de souris, une baisse significative de la protéine cMYC. L’inhibition d’un récepteur spécifique à la vitamine D sur des souris génétiquement modifiées a, à l’inverse, pour effet de surexprimer la protéine cMYC, ce qui démontre le rôle-clé de la vitamine D dans cette voie métabolique.
Pour les auteurs, si ces résultats demandent confirmation, ils suggèrent que la vitamine D pourrait ralentir la progression de cellules précancéreuses vers le stade suivant de la maladie et contrôler ainsi leur prolifération.
Salehi-Tabar R. et al., Proc Natl Acad Sci U S A, 2012 Nov 13; 109(46): 18827-32.