Selon une étude menée chez le rongeur, une alimentation très riche en sucres déclencherait une dysbiose du microbiote intestinal. Les conséquences seraient une inflammation intestinale, des dommages hépatiques, la perturbation de l’axe cerveau-intestin et, in fine, la prise de masse grasse.
Et si le véritable ennemi n’était pas les graisses, mais les sucres?
Les aliments riches en matières grasses sont souvent la principale cible de la lutte contre l’obésité et nombreuses sont les formulations allégées disponibles sur le marché. Les sucres, même s’ils font aujourd’hui l’objet d’une plus grande attention, notamment de l’OMS, n’ont pas encore le même vécu. Or, selon ces chercheurs américains, une alimentation pauvre en graisses, mais riche en sucres aurait des effets dévastateurs sur le foie, le microbiote, le cerveau et le poids corporel. Dans leur étude, sur une période de 4 semaines, ils ont surveillé le poids corporel, l’apport calorique, la composition corporelle et les échantillons de matières fécales dans trois groupes de rats.
- Un groupe consommait un régime riche en matières grasses et en sucres.
- Un autre groupe recevait un régime à faible teneur en matières grasses et à forte teneur en sucres.
- Un troisième groupe suivait un régime équilibré ou «normal».
Le corps utiliserait mieux les sucres pour faire du gras
Au terme de l’étude, les deux groupes «tests» ont affiché une augmentation de la graisse hépatique, du poids et de la graisse corporelle par rapport au groupe avec le régime équilibré. Rien d’anormal en apparence. Mais les autres résultats sont assez troublants:
D’une part, les rats avec le régime riche en sucres et pauvre en matières grasses n’ont pas consommé beaucoup plus de calories que les rats nourris avec une alimentation équilibrée.
D’autre part, dans le groupe «sucres», l’accumulation de graisse hépatique (ou stéatose) était significativement supérieure aux autres groupes. Enfin, ces recherches montrent que chez les rats nourris avec un régime peu gras et très sucré, l’efficacité de la production de graisse corporelle est plus de deux fois plus élevée. En clair, le besoin de calories est réduit de moitié pour générer la même quantité de graisse corporelle!
Autres découvertes alarmantes, les deux régimes d’excès provoquent une inflammation chronique de l’intestin et du cerveau, perturbant au passage l’axe intestin-cerveau, ce qui selon les auteurs endommagerait le nerf vague, qui contrôle les signaux sensoriels, y compris la capacité du cerveau à déterminer quand l’estomac est plein…