Une réduction du prix des fruits et légumes de 30% serait nettement plus efficace que toute les campagnes médias qui incitent à manger plus de ces aliments pour lutter contre les maladies cardiovasculaires, selon un rapport de l’American Heart Association.
L’accessibilité des aliments sains, notamment d’un point de vue pécuniaire, est un point essentiel conditionnant les habitudes alimentaires. Et le prix de cette catégorie d’aliments est souvent avancé comme un frein à une augmentation de leur consommation. Pourtant, une diminution d’à peine 10% du prix des fruits et légumes s’avérerait déjà efficace pour sauver des vies. C’est ce qui ressort d’une modélisation mise au point par des chercheurs de la Tuffts University et de l’University of Liverpool pour les États-Unis.
Le prix plus efficace que la pub
Leur modèle inclut les projections démographiques et de mortalité cardiovasculaire jusqu’à 2030 ainsi que la consommation de fruits et légumes actuelle et celle projetée. Une diminution de 10 % du prix des fruits et légumes permettrait de sauver 64 000 à 69 000 vies d’ici à 2030. Cela s’avère plus efficace qu’une campagne média de promotion des fruits et légumes pendant la même période qui, selon les auteurs, ne permettrait d’en sauver «que» 22 800 à 24 800, selon leur étude.
3 % de mortalité cardiovasculaire en moins
Les résultats sont encore plus marqués si la réduction du prix de ces aliments atteignait 30 %, poursuivent les chercheurs, ce qui réduirait de près de 3% la mortalité cardiovasculaire, soit 191 000 à 205 000 vies sauvées en 15 ans. Les auteurs précisent encore que contrairement aux campagnes médias qui semblent moins efficaces de 35% auprès chez les noirs non-hispaniques, la réduction du prix a un effet comparable après des noirs et des blancs non-hispaniques.