Des chercheurs ont analysé la crédibilité des conseils et recettes prodigués par les influenceurs les plus populaires au Royaume-Uni dans la perte de poids. Les résultats confirment les craintes…
Internet et les réseaux sociaux représentent désormais un réflexe majeur pour celles et ceux, de plus en plus nombreux, en quête de bons conseils pour perdre du poids. Mais quelle est la fiabilité des conseils prodigués par des influenceurs qui circulent sur les réseaux sociaux? C’est ce qu’a voulu évaluer une équipe de recherche conduite par Christina Sabbagh, de l’Université de Glasgow. Ils ont été interpellés par l’émergence de blogs consacrés à l’alimentation saine ou à la perte de poids et par les nombreux influenceurs sur les réseaux sociaux qui se positionnement eux-mêmes dans le domaine de la perte de poids.
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Les influenceurs ne font pas le poids!
Les chercheurs ont identifié les influenceurs les plus populaires du Royaume-Uni (au moins 80 000 followers) qui ont un blog en rapport avec la gestion du poids. Les critères d’évaluation utilisés étaient:
- la transparence,
- des références basées sur des preuves,
- la fiabilité et le respect des directives nutritionnelles,
- les biais.
Les messages et les recettes proposées ont été passés au crible
Les résultats, présentés au dernier Congrès Européen sur l’Obésité, sont affligeants: sur les 9 influenceurs identifiés, seul 1 répond à l’ensemble des critères. Il s’agit d’un nutritionniste agréé par la UK Association for Nutrition. La plupart des influenceurs ne fournissent pas de références basées sur des preuves pour leurs allégations nutritionnelles, ou présentent des opinions comme étant des faits.
Seules 3 recettes proposées rentraient dans les objectifs de la campagne de réduction calorique de Public Health England. De nombreuses recettes proposées dans le cadre de la perte de poids s’avèrent trop caloriques, avec par exemple un petit-déjeuner à 1 062 kcal et un repas du soir à 1 500 kcal…
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L’online, Eldorado des gourous
Voilà qui est interpellant, compte tenu de l’importance que des célébrités peuvent avoir sur le public par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Pour Christina Sabbagh, cela pose un sérieux problème dans la gestion du poids, étant donné qu’à ce jour, aucune qualification professionnelle n’est requise pour dispenser ses conseils online. Cela peut entraver les effets de campagnes mises en place par exemple par des instances publiques ainsi que le travail des professionnels de la santé.
Il existe actuellement un décalage important entre ce qui est réglementé pour les pratiques «off-line», comme le titre de diététicien et les actes qui y sont liés, et ce qui ne l’est pas «online». Compte tenu de la différence de vitesse entre la mise en place d’un cadre réglementaire et le développement de l’utilisation des réseaux sociaux, cet écart est malheureusement encore voué à croître…
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