Chez des personnes de poids normal privées de sommeil, la vue d’aliments malsains provoque une plus grande activation de certaines zones cérébrales que la vue d’aliments sains.
Le manque de sommeil se voit de plus en plus incriminé dans l’obésité, mais les mécanismes neuronaux sous-jacents sont encore largement inexpliqués. D’où l’intérêt de cette nouvelle étude menée par des chercheurs américains et publiés dans l’International Journal of Obesity.
L’expérience consiste à effectuer toute une série de mesures cérébrales par imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (fMRI) suite à la présentation d’images d’aliments considérés comme sains et d’autres considérés comme malsains. Ces mesures ont été effectuées auprès de 25 participants à l’issue d’une période de 5 jours de nuitées normales (9 heures de sommeil/nuit) et d’une autre de 5 jours de nuitées écourtées (4 heures de sommeil/nuit). Les aliments sont présentés le matin, à jeun.
L’expérience montre que par rapport à ce qui se passe à l’issue des nuitées normales, plusieurs zones cérébrales sont sensiblement plus activées à la vue d’aliments malsains que sains, après les nuitées écourtées. Aucune différence n’apparait entre aliments sains et malsains après les nuitées normales. Les auteurs rapportent également une augmentation de l’ingestion de nourriture après les nuitées écourtées, associée à une diminution de l’activité dans le cortex insulaire droit.
Cette étude apporte donc des bases neuronales susceptibles d’expliquer comment un manque de sommeil peut, par l’intermédiaire du comportement alimentaire, favoriser l’obésité.
St-Onge M.-P. et al., International Journal of Obesity, 19 June 2013.