Le transit intestinal «normal» n’existe pas, tout est affaire d’individu. Assurer un transit plus régulier ou lutter contre la constipation ne fait pas l’économie d’une mise au point hygiéno-diététique. Le point avec le Dr Serge De Vaere.
Qu’est-ce qu’un transit «normal»?
La norme est très variable, allant de 3 selles par jour à 2 selles par semaine. Chaque individu possède son propre rythme, mais toute modification persistante et incomprise du transit doit faire l’objet d’une consultation médicale. Il n’est en effet pas rare que le patient s’autoproclame «constipé ou diarrhéique», sans que cela ne se vérifie clairement.
C’est une anamnèse de qualité qui va le plus souvent permettre d’orienter le diagnostic. Toute modification du mode de vie est par exemple susceptible d’engendrer une constipation: un séjour à l’étranger, un alitement prolongé, une intervention chirurgicale, la prise de certains médicaments, des affections neurologiques…
Comment prendre en charge la constipation?
Dans le cas de la constipation (moins d’1 selle/semaine), il convient avant tout d’exclure de manière formelle toute cause organique. Par la suite, on pourra compléter le bilan par une mesure de temps de transit colique, ce qui le plus souvent permet d’éliminer les fausses constipations et de confirmer l’inertie colique diffuse.
Une manométrie anorectale permet de préciser les causes de constipation terminale. Selon les résultats de ces deux tests, on retient le plus fréquemment le diagnostic d’inertie colique diffuse, pour lequel les laxatifs de type PEG vont le plus souvent résoudre la situation. Depuis peu, la constipation chez la femme, beaucoup plus fréquente que chez l’homme, peut de plus être traitée par un nouveau médicament (le prucalopride), qui agit au niveau des récepteurs 5HT3 du côlon droit. Il convient dans tous les cas de bien expliquer la nécessité de titrer la posologie jusqu’à l’obtention d’un transit « normal ».
Quels aliments conseiller ou éviter buy non prescription viagra online en cas de constipation?
Les régimes exclusifs sont à prohiber, la restriction alimentaire aggravant le plus souvent la situation, surtout s’il existe une composante de colopathie fonctionnelle. Certains patients peuvent même s’exclure de la vie sociale, par crainte de présenter des douleurs abdominales chez des amis ou au restaurant… Il convient d’insister sur une bonne hygiène alimentaire, en mettant l’accent sur un régime à orientation végétarienne.
Quel régime spécifique conseiller en cas de diarrhée?
La diarrhée correspond le plus souvent à plus de 3 selles liquides et abondantes par jour. Les formes aiguës se retrouvent habituellement dans un contexte de miniépidémie d’entérite, de post prise d’antibiotiques,… Dans dgfev online casino ce casino spiele cas, on propose temporairement une diète à base de thé, bouillon, biscotte, riz,… suivie de la reprise progressive d’une alimentation normale au bout de quelques jours. La diarrhée sous ses formes chroniques équivaut à un poids de selles supérieur à 300 g/ jour et ce, pendant une période de plus de 4 semaines. Il conviendra ici de rectifier certains comportements inadéquats: fumer, consommer une grande quantité de café, de graisse, d’alcool,… Ces mesures sont susceptibles d’améliorer considérablement
la situation. Et selon le bilan étiologique, on préconisera un régime adapté. Beaucoup de patients se présentent en consultation affublés d’intolérance au lactose. Ce diagnostic semble bien souvent posé de manière abusive, en particulier chez de piètres consommateurs de lait.
Les fibres sont-elles toujours d’actualité?
Je prescris peu de fibres «en vrac» parce qu’elles peuvent s’avérer indigestes, voire rébarbatives. Mais introduit au quotidien une large dose de légumes dans son alimentation et favoriser les potages non mixés reste la pierre angulaire du versant diététique. Il s’agit donc de repenser sa manière de s’alimenter ainsi que son mode de vie, chose que tout un chacun n’est pas forcément prêt à faire. De nos jours, les patients recherchent des solutions rapides à des
problèmes parfois chroniques! Raison pour laquelle certains se tourneront plus volontiers vers les laxatifs, par exemple.
Quelle est la place des probiotiques et des prébiotiques?
Pour l’heure, je ne suis pas pleinement convaincu de leur place dans les perturbations isolées du transit intestinal. Mais les probiotiques et prébiotiques font partie de l’arsenal thérapeutique dans le cadre du syndrome du côlon irritable, où en plus d’un transit le plus souvent chaotique, on observe des ballonnements et des douleurs abdominales. La pratique quotidienne nous apprend que bon nombre de patients colopathes s’y réfèrent.
Comment assurer un transit intestinal normal?
Il s’agit d’être attentif à l’expression de plaintes et ne jamais renoncer à pratiquer un examen simple, pourtant souvent omis: le toucher rectal. Mais la clé de la réussite est également de bien expliquer la situation, de rassurer le patient et de lui prodiguer les bons conseils. Cela implique souvent de modifier, parfois de manière considérable, ses habitudes diététiques ainsi que son hygiène de vie. Tout commence par la prise d’un petit déjeuner correct. Beaucoup trop souvent, les patients font l’impasse sur ce repas, considéré pourtant comme le plus important de la journée! Jus de fruit, pain complet, boisson chaude et céréales sont hautement recommandés. Une activité physique quotidienne facilite également le transit. La prise quotidienne de fruits et de légumes assortie d’une hydratation suffisante peut déjà permettre d’aider un grand nombre de patients.