Des travaux chez la souris montrent que les effets de différents types d’alimentations diffèrent selon le profil génétique. Mais cela ne remet pas en cause les stratégies de lutte contre l’obésité.
Certains médias en ont fait des titres tapageurs, qui tendent à décourager les démarches habituelles visant perdre du poids, en clamant que perdre du poids ne peut pas se résumer à manger moins et bouger plus.
En cause, cette nouvelle étude qui a comparé les effets de quatre types d’alimentations différents, auprès de quatre groupes de souris génétiquement différents. Le but? Constater que la perte de poids ne fonctionne pas de la même façon, selon le profil génétique.
Une découverte intéressante, mais qui ne remet pas pour autant en question l’intérêt de manger moins et mieux, et de bouger plus pour contrôler le poids.
Quatre alimentations «humaines» selon les gènes
Les chercheurs ont reproduit les caractéristiques de différents modèles alimentaires humains. Le style américain (riche en graisses et glucides raffinés) a été reproduit, ainsi que trois autres considérés comme plus sains:
- méditerranéen (avec du blé et de l’extrait de vin rouge),
- japonais (avec du riz et de l’extrait de thé vert),
- cétogène (type Atkins, riche en graisses et protéines et pauvre en glucides).
Un cinquième «régime» composé de l’alimentation habituelle faisait office de contrôle.
Les résultats, publiés dans la revue Genetics, indiquent que certains groupes d’animaux répondaient différemment à une même alimentation que d’autres. Mais de là à conclure que chez l’homme, une alimentation donnée peut faire maigrir certains et faire grossir d’autres, c’est un peu court!
Les gènes n’ont pas empêché l’explosion de l’excès de poids
En effet, bien que la souris soit génétiquement proche de l’humain, il subsiste bon nombre de différences entre les deux. Il n’est donc pas possible d’extrapoler ces résultats comme tels. Ensuite, les animaux sont nourris avec des poudres qui tentent de reproduire certaines caractéristiques nutritionnelles, mais restent bien éloignées d’une alimentation humaine.
Enfin, s’il existe très probablement des différences génétiques chez les humains, différences susceptibles d’expliquer qu’une même alimentation n’a pas le même effet chez tous, nous ne sommes pas actuellement en mesure de connaître ces caractéristiques génétiques et d’adapter l’alimentation en conséquence.
D’où le caractère contre-productif de sous-entendre que chez certaines personnes, il ne sert à rien de manger moins et mieux et de bouger plus. L’explosion de l’excès de poids au cours des dernières décennies n’est pas limitée à un profil génétique particulier…