Selon une nouvelle étude aux USA, l’introduction de taxes et de subsides sur 7 denrées alimentaires-clés pourrait réduire de manière significative la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires et au diabète, et ce, particulièrement parmi les classes socio-économiques les moins favorisées.
Cette étude publiée dans BMC Medicine modélise le potentiel impact du changement du prix de 7 denrées alimentaires, par l’intermédiaire de subsides et de taxes sur la mortalité cardiovasculaire. Les subsides concernent les légumes, les fruits, les céréales complètes ainsi que les noix et les graines. Les taxes sont imposées sur les boissons sucrées, les viandes transformées et les viandes rouges.
Le changement de prix fait chuter la mortalité cardiovasculaire
Les résultats indiquent qu’une modification de 10% du prix de ces 7 types d’aliments permettrait de prévenir près de 23.200 décès liés à des atteintes cardiovasculaires chaque année. Cela représente 3,4% de ces décès aux États-Unis.
Pour une modification du prix qui atteint 30%, c’est près de 63.300 décès qui sont évités, soit 9,2% d’entre eux. Les effets sont plus marqués dans la population ayant un niveau d’éducation plus bas, indicateur d’un statut socio-économique plus faible, car elle répond de manière plus prononcée aux changements de prix par rapport aux classes plus favorisées.
Les pathologies sur lesquelles cette stratégie a le plus grand retentissement sont d’abord les attaques cérébrales, puis le diabète et les maladies coronariennes. L’impact le plus important survient lorsque le prix des fruits et des légumes est réduit et celui des boissons sucrées augmenté.
Pas tous égaux face à la maladie
Une telle intervention fiscale apparaît particulièrement intéressante vu les grandes inégalités dans la population: les classes socio-économiques les plus défavorisées adoptent de plus mauvaises habitudes alimentaires, ce qui accroît le risque cardiovasculaire.
Les interventions habituellement menées aux États-Unis, qui se concentrent sur les campagnes éducatives et l’étiquetage nutritionnel, améliorent les habitudes alimentaires certes, mais tendent à creuser un peu plus l’écart entre les différentes classes sociales face aux maladies cardiovasculaires.
D’après cette étude, la stratégie introduisant des subsides et des taxes sur ces 7 aliments-clés, au contraire, pourrait réduire les inégalités entre les Américains.
Les chercheurs soulignent malgré tout que l’efficacité de cette intervention dépendra des produits que les consommateurs choisiront comme alternative.