Une étude remet en question le rôle néfaste de l’oxyde de triméthylamine. Le microbiome intestinal influencerait tant la circulation de l’OTMA, qu’on peut se demander s’il ne serait pas le principal facteur de développement de la maladie cardiaque.
Facteur de risque ou biomarqueur?
Cette étude soulève la question de la responsabilité l’oxyde de triméthylamine (OTMA), bien documenté comme jouant un rôle clé dans le développement de la maladie cardiaque. L’OTMA est-il un facteur de risque de maladie cardiaque ou est-ce seulement un biomarqueur de la maladie et d’un microbiome intestinal déréglé?
L’étude a invité 40 jeunes hommes en bonne santé à consommer un des 4 repas suivants: un repas à base de poissons, un à base d’œufs, un à base de viande et un à base de fruits (repas témoin). Chacun de ces repas a été proposé dans un ordre aléatoire un seul jour, et séparé par une période de sevrage d’une semaine. Avant et après chaque repas, les chercheurs ont analysé le microbiome via les selles, et dans le sang et les urines les niveaux OTMA.
Le rôle-clé du microbiome
Résultat? Une consommation élevée d’œufs et de viande rouge, connue pour favoriser le développement de la maladie cardiaque, pourrait être contrée ou favorisée, dans cet effet et en particulier dans l’élévation des niveaux d’OTMA, par le microbiome intestinal.
L’ensemble de ces données suggère un rôle clé du microbiome intestinal dans la régulation des niveaux d’OTMA et pose la question de la responsabilité directe du microbiome intestinal, plutôt que de l’OTMA dans le développement de la maladie cardiaque.
Selon les auteurs, l’élévation d’OTMA peut être un biomarqueur de différences dans le microbiome intestinal. Et ce dernier peut être le facteur-clé du risque de maladie, que ce soit cardiaque ou métabolique, ou encore un cancer… On en revient à ce rôle-clé du microbiote/microbiome dans le risque de maladies, très diverses et touchant différents tissus et organes.
De prochaines recherches sont prévues pour préciser le rôle du microbiome intestinal dans la maladie cardiaque et, pour identifier le moyen de réduire la circulation de l’OTMA.
C.E. Cho et al., Molecular Nutrition & Food Research, 03/08/2016.