Selon une étude danoise, l’impact de la consommation de fibres sur la perte de poids dépend du microbiote de chaque personne. Cet effet serait influencé par la présence d’une bactérie: la Prevotella.
La composition de l’intestin joue un rôle important pour la santé d’un individu et peut être influencée par plusieurs facteurs, comme l’environnement, les habitudes alimentaires, l’âge et l’état de santé. Il est ainsi scientifiquement prouvé que les fibres nourrissent le microbiote intestinal et cette étude indique que l’effet des fibres alimentaires sur le corps est défini par le microbiote.
Dans le cadre de cette intervention alimentaire randomisée et contrôlée, 62 participants présentant un périmètre abdominal important ont été étudiés. Ils ont été suivis pendant 26 semaines et répartis en deux groupes distincts de 31 et 23 personnes avec un régime différent. Leur régime respectif était :
- le «nouveau régime nordique», comprenant d’importantes quantités de fibres/céréales complètes
- le «régime danois moyen» avec de plus grandes quantités d’aliments transformés
Grâce à la méthode de la PCR quantitative, les participants ont pu être divisés en deux entérotypes selon leur abondance relative de Prevotella (ratio Prevotella spp./Bacteroides spp.).
Plus de Prevotella pour une perte de poids plus importante
Les résultats ont indiqué que les individus présentant un ratio Prevotella/Bacteroides plus élevé affichaient également une perte de poids plus nette grâce à la consommation de fibres/céréales complètes, en comparaison avec ceux qui affichaient un faible ratio.
Le groupe du «nouveau régime nordique» a enregistré une perte de poids supplémentaire de 3,15 kg par rapport au groupe du «régime danois moyen», mais seulement chez les individus dont le microbiote intestinal contenait de plus grandes quantités de Prevotella. Cette différence n’a donc pas été constatée chez les participants du groupe du «nouveau régime nordique» affichant une faible quantité de Prevotella. Cette découverte intéressante pourrait ouvrir de nouvelles pistes pour l’industrie pharmaceutique.
Aucune raison de manger moins de fibres
Les fibres jouent malgré tout un rôle primordial dans l’alimentation. Selon les nouvelles données du projet Global Burnen Diseases, une faible consommation de fibres est la 7e priorité alimentaire et influence donc grandement le nombre d’années passées en bonne santé. Outre le poids, les fibres alimentaires agissent sur plusieurs autres facteurs (dont les selles et l’impression de satiété). Elles sont donc essentielles pour la santé de la population.
D’après les auteurs de l’étude, il faudrait également ajouter plus souvent des fibres aux aliments transformés, afin que la population consomme les nutriments nécessaires dans le cadre de ses habitudes alimentaires actuelles.