La prise d’acides gras oméga-3 peut réduire le risque de naissances prématurées. Telle est la grande conclusion de cette revue de grande ampleur publiée par Cochrane.
Le nombre de naissances prématurées chaque année dans le monde est évalué à 15 millions, soit un bébé sur dix. Ce sujet a donc fait l’objet d’une étude approfondie, un bébé né trop tôt courant davantage de risques de développer des problèmes de santé ou de mourir dans les cinq premières années. L’étude a porté sur les causes possibles de naissance prématurée et sur les moyens d’éviter ces naissances.
Soupçons confirmés
Une revue publiée en 2006 avait déjà évoqué un possible lien entre la prise d’acides gras oméga-3 pendant la grossesse et une diminution du risque de naissance prématurée. Les chercheurs n’avaient alors toutefois pas suffisamment de preuves, mais ce lien a aujourd’hui été confirmé dans cette nouvelle revue. Des chercheurs ont ainsi analysé 70 études randomisées et contrôlées, auxquelles ont participé près de 20 000 femmes enceintes. Une partie du groupe a reçu des acides gras oméga-3 à longue chaîne (sous forme d’aliments ou de compléments), alors que le groupe de contrôle a reçu un placebo ou rien du tout.
Des oméga-3 à longue chaîne contre les naissances prématurées
Les conclusions de l’article sont claires: la prise d’acides gras oméga-3 à longue chaîne (EPA + DHA) pendant la grossesse réduit le risque de naissance prématurée. Plus précisément, l’étude démontre que la prise d’acides gras de ce type pendant la grossesse conduit à une diminution significative de:
- 11% du risque de bébés prématurés (< 37 semaines)
- 42% du risque de grands prématurés (< 34 semaines)
- 10% du risque de petits bébés (< 2,5kg)
Une évaluation de qualité selon la méthode GRADE permet d’affirmer que ces conclusions ont une très grande valeur qualitative.
Il est possible que la prise d’acides gras oméga-3 réduise également le risque de décès périnatal et conduise à une incidence accrue de naissances tardives (> 42 semaines). Ces résultats ont toutefois une valeur qualitative moyenne à très faible (restrictions et imprécisions dans les études analysées), empêchant d’en tirer de quelconques conclusions.
D’après les auteurs, des études complémentaires sur les effets à long terme pour la mère et l’enfant sont nécessaires pour mieux comprendre également les voies métaboliques, la croissance et le développement neurologique.
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