Les probiotiques peuvent être une solution relativement sûre, simple et peu coûteuse pour prévenir les infections à Clostridium difficile (CDI) en milieu hospitalier, selon deux études publiées dans la revue de la Society for Healthcare Epidemiology of America.
Les deux études montrent que le traitement des patients qui ont reçu des antibiotiques avec des probiotiques multi-souches, réduit au fil du temps les taux d’incidence à CDI. La première d’entre-elles est une méta-analyse regroupant les données cliniques d’essais contrôlés randomisés menés parmi 12 pays. Le deuxième projet était conduit dans un centre médical de soins tertiaires et a montré que les probiotiques apportaient un bénéfice retardé dans la réduction de du CDI.
Les probiotiques efficaces dans deux tiers des cas
La revue de la littérature a premièrement constaté que les probiotiques réduisaient les probabilités de CDI d’environ deux tiers dans leurs modèles non ajustés et ajustés (en tenant compte de l’âge, du sexe, du statut hospitalier, de l’utilisation de plusieurs antibiotiques et de l’exposition à des antibiotiques à haut risque). De plus, les chercheurs ont observé que, en comparaison de l’absence d’intervention probiotique, les probiotiques multi-souches étaient plus efficaces que les probiotiques comportant une seule souche bactérienne.
Cette étude qui évaluait 18 essais contrôlés randomisés admissibles, impliquant 6.851 participants, révèle en sus que les probiotiques ont été particulièrement efficaces chez les participants prenant deux antibiotiques ou plus et dans des milieux où le risque de CDI était supérieur à 5%.
Un bénéfice retardé dans le temps?
Dans la seconde étude, au cours de la période d’intervention, les auteurs ont constaté une tendance à la baisse de l’incidence du CDI au cours du deuxième semestre, comparativement aux six premiers mois. Ils supposent que ce phénomène pourrait être attribué au temps requis pour la contamination de l’environnement par les spores de C. difficile. Un effet à vérifier dans d’autres travaux ultérieurs.
«Il existe un nombre croissant d’options pour prévenir ou traiter les infections souvent graves et coûteuses causées par C. difficile», a déclaré William Trick, MD, le clinicien auteur principal de l’étude. «Les probiotiques sont une option à faible coût, relativement sûre et probablement bénéfique à long terme», conclut-il.