C’était attendu: les nouvelles recommandations alimentaires du Conseil Supérieur de la Santé sont parues. Elles débouchent sur 5 priorités absolues qui sont illustrées dans un nouvel outil pédagogique développé par Food in Action et l’IPL (HE Vinci) en collaboration avec le CSS: l’Épi Alimentaire.
Il aura fallu pas moins de 3 ans pour voir aboutir le projet intitulé Food Based Dietary Guidelines du Conseil Supérieur de la Santé. Des dizaines d’experts ont participé à la mise au point de ces nouvelles recommandations basées sur les aliments, à la différence des recommandations nutritionnelles de 2016, et versions antérieures, qui reposent sur les nutriments. L’objectif ne consistait donc plus à aborder uniquement l’alimentation comme un moyen de fournir, dans les bonnes proportions, la trentaine de nutriments essentiels requis. Cette fois – et c’est une nouvelle étape dans la science nutritionnelle – les recommandations ont tenu compte des connaissances sur les relations entre les aliments et la santé, ainsi que des aspects de durabilité.
Téléchargez l’avis complet du CSS
«Recommandations alimentaires pour la Belgique»
ou consultez la vidéo!
L’Épi Alimentaire illustre les priorités
Les végétaux sont clairement mis en avant dans ces recommandations, alors que les repères pour les produits animaux sont revus à la baisse à bien des égards: la viande rouge se voit limitée à 300 g (poids cuit) par semaine, les viandes transformées à 30 g par semaine. Les produits laitiers restent préconisés à raison de 250 à 500 ml de lait ou de produits laitiers par jour. À noter qu’ils sont désormais dissociés des alternatives végétales, même enrichies en calcium, parce que les connaissances concernant les relations entre produits laitiers et santé ne peuvent pas s’appliquer aux jus végétaux et dérivés, même s’il y a une équivalence pour certains nutriments entre ces deux catégories. C’est une reconnaissance que la matrice d’un aliment diffère de la somme de ses nutriments.
Mais la grande nouveauté de ces recommandations est d’avoir tenu compte de l’importance de la relation entre aliments et santé, et donc d’avoir pu hiérarchiser les messages par ordre d’importance, ce qui débouche sur un nouvel outil éducatif de référence: l’Épi Alimentaire.
Découvrez l’Épi alimentaire,
qui illustre les 5 priorités pour mieux manger
De résultats à interpréter avec prudence
C’est cette notion de «priorité» qui débouche sur les 5 messages principaux repris dans l’Épi Alimentaire, sur base des conclusions de l’avis du CSS. Ils sont présentés par ordre décroissant d’importance. Il s’agit de favoriser les céréales complètes, les fruits et légumes, les légumineuses, le fruits à coques et graines et de limiter le sel.
4 des 5 priorités sont donc des messages positifs invitant à végétaliser son alimentation, sans pour autant la rendre végétarienne. L’Épi Alimentaire permettra de recadrer les véritables priorités alimentaires et de montrer que contrairement à certains discours, ce n’est pas l’éviction ou la réduction du gluten, de la viande, des additifs,… ni même du sucre qui aura le plus grand impact sur la santé.
À lire aussi: L’Épi alimentaire: le nouveau repère des recommandations alimentaires belges