L’effet d’un aliment sur la santé ne peut pas être prédit par les effets connus de ses nutriments pris isolément. Telle est la principale conclusion d’un panel d’experts internationaux, qui estiment qu’il est temps de revoir l’étiquetage nutritionnel.
Matières grasses, glucides, protéines,… Les effets d’un aliment sur la santé sont habituellement vus comme le résultat du contenu en nutriments. Mais il est temps de tourner cette page de la nutrition, estime un panel d’experts internationaux qui s’est réuni à l’initiative des universités de Copenhague et de Reading, dont les travaux sont publiés dans l’American Journal of Clinical Nutrition. Le rôle de la matrice de l’aliment est essentiel, tout comme le contexte plus large du régime dans lequel un aliment donné s’inscrit.
Acides gras saturés et sodium dans la matrice
Le panel de 18 experts s’est penché particulièrement sur le cas des produits laitiers. Ainsi, le fromage et le yaourt ont un effet sur le taux de cholestérol, qui est plus faible que ce qui serait prédit sur base de leur teneur en acides gras saturés. Dans le même sens, les amandes élèvent moins les lipides sanguins, que ce que leur contenu en matières grasses suggère.
Il existe des interactions entre les nutriments qui influencent de manière significative l’effet de l’aliment sur la santé. Une des conclusions du panel est que fromage et yaourt ont un effet différent et plus bénéfique sur la santé osseuse, le poids, le risque cardiovasculaire que ce qui serait attendu sur la base de leur conteneur en acides gras saturés et en sodium.
La fin des fromages allégés?
Cet effet matrice amène à revoir beaucoup de choses en nutrition: des recommandions basées sur le rôle individuel des nutriments, à la pertinence d’un étiquetage nutritionnel qui met précisément en avant les nutriments un a un.
Pour Arne Astrup, qui a présidé le workshop, les recherches récentes démontrent clairement des effets bénéfiques pour le fromage dans la prévention du diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires et de certains cancers, ce qui va à l’encontre des recommandations actuelles qui bannissent largement les fromages au lait entier.