La science du microbiome est en pleine évolution. Selon de nouvelles études, la composition de la flore intestinale des personnes âgées influence leur état de santé.
Une étude européenne menée à grande échelle analyse actuellement l’influence du régime méditerranéen sur le microbiome des personnes âgées, dans le but de pouvoir orienter leur état de santé.
L’idée d’une interdépendance entre l’homme et son microbiome est de plus en plus communément admise. Si, dans l’intestin, cette somme de micro-organismes et de leur matériel génétique respectif (le « génome ») présente généralement un profil stable, elle se caractérise toutefois par une grande diversité au début et à la fin de la vie. Une diversité qui, surtout chez les personnes âgées, n’est pas encore bien comprise.
De nouvelles techniques ADN ont permis d’améliorer la cartographie de la diversité microbienne. L’étude ELDERMET, lors de laquelle l’ADN de centaines d’échantillons fécaux a été séquencé, a permis d’observer que plus l’âge avance, moins la flore intestinale se diversifie. La diversité microbienne est également différente d’une personne âgée à l’autre. Les résidents de maisons de repos et les personnes hospitalisées présentaient une flore intestinale dominée par des phylums Bacteroidetes. Cette composition a été associée à un régime riche en graisses et pauvre en fibres, mais aussi à une santé fragile (valeurs d’inflammation élevées, pouls faible…).
Sachant que les personnes âgées sont précisément admises à l’hôpital ou en maison de repos en raison d’une faiblesse physique ou mentale, il convient d’éviter une extrapolation trop hâtive des résultats. Il importe avant tout de vérifier si la santé peut être influencée de manière positive par l’intermédiaire de la flore intestinale et donc de l’alimentation.
Certains éléments semblent indiquer que ce serait bel et bien le cas avec un régime méditerranéen. C’est dans cette optique que plusieurs scientifiques réunissent leurs compétences disciplinaires dans le cadre d’une étude longitudinale européenne à grande échelle (NU-AGE). Cette étude menée à tous les niveaux biologiques cherche à expliquer comment l’alimentation agit sur le microbiome afin de pouvoir orienter, voire corriger, indirectement l’état de santé des patients.