Manger vegan, ce n’est pas anodin: c’est même clairement déconseillé chez l’enfant et chez la femme enceinte, au risque de mettre leur santé en danger, estime l’Académie Royale de Médecine de Belgique dans ce nouvel avis.
Sauver les animaux, sauver le climat, sauver la planète,… voilà des causes louables, mais qui peuvent conduire à sacrifier la santé humaine. C’est ce qui ressort de ce nouvel avis sur les risques des régimes végétaliens pour l’enfant, émis par l’Académie Royale de Médecine de Belgique à la demande du Délégué aux Droits de l’Enfant, Bernard de Vos. Aux États-Unis, en 2016, 3,3% de la population mangeait végétarien et 1,5% mangeait vegan ou végétalien, des chiffres probablement plus élevés à ce jour.
Le régime vegan inadapté à l’enfant et à la future maman
Rappelons que le végétarisme excluent les aliments impliquant la mise à mort de l’animal (viande, volaille, poisson,…), le végétalisme et le véganisme (ou régime vegan) excluent tout produit d’origine animale, donc également le lait et les œufs.
L’Académie Royale de Médecine de Belgique (ARMB) estime que le végétarisme peut satisfaire, à condition d’être varié et équilibré, aux besoins des enfants et adolescents, des femmes enceintes et allaitantes (en précisant qu’il faut envisager certaines supplémentations, comme le calcium). Par contre, le rapport met en garde contre le régime végétalien, jugé inadapté et donc non recommandé pour les enfants à naître, les enfants et les adolescents, de même que les femmes enceintes et allaitantes.
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Des carences multiples… et des excès!
L’avis précise que le régime végétalien induit, chez l’enfant, de graves carences: protéines de haute valeur biologique, vitamine B12, vitamine D, calcium, fer, zinc, iode et l’acide gras oméga-3 hautement polyinsaturés DHA (C22 :6). En plus des risques de carences, ce régime expose l’enfant à un risque d’excès de fibres et de phytates, ce qui peut interférer avec l’absorption des minéraux et du fer. De plus, un régime végétalien peut induire des déséquilibres tels qu’une hyperkaliémie et une hyperphosphorémie.
Le rapport ajoute qu’il est non recommandé médicalement et même proscrit de soumettre un enfant, en particulier lors des périodes de croissances rapides, à un régime partiellement déstabilisant. Et de conclure qu’un tel régime requiert des supplémentations et des contrôles sanguins pour exclure des carences. Il ne s’apparente donc plus à une alimentation classique, mais à une forme de «traitement» qu’il n’est pas éthique d’imposer à des enfants.
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