Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) recommande la prise d’un supplément en acide folique à toutes les femmes «potentiellement» enceintes, à partir d’au moins 4 semaines avant la conception jusqu’à 8 semaines après celle-ci.
C’est ce qui ressort du dernier avis du CSS sur l’analyse risque-bénéfice de l’acide folique. L’utilisation d’un complément en acide folique (400 mcg/jour) dans les semaines entourant la conception est en effet reconnue comme un moyen de diminuer le risque de malformation du tube neural, et donc de certaines anomalies de développement du fœtus (spina-bifida, anencéphalie).
La difficulté dans ce type de prévention est le caractère précoce de l’intervention: le statut en acide folique doit être suffisant au moment de la fermeture du tube neural, qui survient avant que la grossesse ne soit formellement établie. Or, selon le CSS, le pourcentage de femmes qui, conformément aux recommandations, utilisent un complément d’acide folique dans les semaines entourant la conception est encore trop faible pour enregistrer un gain significatif au niveau de la santé publique. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’aux États-Unis, une autre approche est appliquée, à savoir l’enrichissement des farines et autres produits céréaliers.
Le CSS précise cependant que pour les autres groupes de la population, il n’existe actuellement aucune indication pour passer d’une part à un enrichissement systématique, d’autre part à une supplémentation systématique. Il rappelle également que des compléments d’acide folique à raison de 800 mcg/jour peuvent entraîner un dépassement du niveau supérieur de l’apport tolérable.