15 à 20% de la population européenne travaille «à horaire décalé», c’est-à-dire aussi bien de jour que de nuit. Le secteur le plus concerné est celui de la santé et spécialement le secteur infirmier. Or, d’après un éditorial publié en ce début d’année dans la revue PloS Medicine, la mauvaise alimentation est un phénomène particulièrement fréquent dans ce mode de travail.
Les éditeurs du journal s’appuient en particulier sur les résultats d’une étude publiée en 2011 par l’Ecole de Santé Publique de Harvard. Celle-ci se base sur l’analyse de deux cohortes de l’étude des infirmières, avec un suivi de 18 à 20 ans. Le suivi montre une association nette entre le travail à horaire décalé et un risque plus élevé de diabète de type 2.
La relation serait même liée au nombre d’années: le risque relatif est de 5% pour 1 à 2 années d’expérience et grimpe à environ 40% pour 10 à 19 ans de pratique (RR de 1.3 à 1.51). Un des mécanismes évoqués repose sur la perturbation du rythme circadien. Ce mode de travail réduirait aussi l’activité physique et affecterait sensiblement la quantité et la qualité de sommeil.
Pour les éditeurs de PloS Medicine, ces résultats sont alarmants dans la mesure où la fréquence du travail à horaire décalé est en augmentation dans nos sociétés. En théorie, il pourrait donc potentiellement accélérer l’épidémie globale de diabète.
Selon eux, les entreprises concernées et les pouvoirs publics devraient donc montrer l’exemple en considérant cette nouvelle forme de risque professionnel pour la santé. Et bien sûr, en prenant les mesures nécessaires pour l’éliminer.