Une adhésion élevée à une alimentation méditerranéenne est associée à un moindre risque de cancer de la prostate agressif, alors qu’une alimentation dite prudente ne l’est pas, selon cette nouvelle étude menée en Espagne.
Bien que le cancer de la prostate soit le cancer le plus fréquent chez l’homme, et peut avoir un taux de mortalité élevé, on ne dispose que de preuves limitées concernant l’influence de l’alimentation. Si certains aliments, constituants ou nutriments comme le soja, la tomate et son lycopène, le sélénium ou les oméga-3 ont nourri des espoirs, ceux-ci n’ont pas trouvé de confirmation claire.
Et compte tenu de la complexité de la nutrition, les recherches se portent désormais davantage sur des habitudes alimentaires que sur l’un ou l’autre acteur supposé.
Méditerranéen, prudent et occidental
Dans cette étude cas-témoins menée en Espagne, les auteurs ont examiné la relation entre le risque de développer un cancer de la prostate et les habitudes alimentaires. Pour ce faire, les données de 733 patients avec un cancer de la prostate confirmé par histologie ont été comparées à celles de 1.229 hommes sains avec un âge moyen de 66 ans. Ils ont plus particulièrement évalué l’adhésion à 3 profils alimentaires:
- Occidental: caractérisé par des produits laitiers gras, céréales raffinées, viandes transformées, boissons caloriques, sucreries, fast-food et sauces.
- Prudent: produits laitiers maigres, céréales complètes, fruits, légumes et jus.
- Méditerranéen: beaucoup de poisson, pommes de terre bouillies, fruits et légumes, légumineuses, huile d’olive et peu de jus.
Les formes agressives de cancer seulement
De ces trois profils alimentaires, seule une adhésion élevée à l’alimentation méditerranéenne se révèle associée à un risque plus faible de cancer de la prostate agressif (défini par un score de Gleason supérieur à 6 et un stade clinique de cT2b à cT4). Les autres profils alimentaires et caractéristiques tumorales ne montrent que peu ou pas de corrélation et n’atteignent pas le seuil de signification statistique.
Pour les auteurs, cela conforte l’idée que les recommandations alimentaires doivent prendre en compte l’ensemble des habitudes alimentaires plutôt que des aliments isolés.