En cas d’obésité morbide, la chirurgie bariatrique est parfois la seule solution pour perdre du poids. Mais il faut savoir que la modification chirurgicale du tractus gastro-intestinal nécessite un suivi minutieux, pour éviter d’éventuelles carences nutritionnelles et les risques qui y sont liés.
Une solution qui exige un suivi
L’obésité est l’un des premiers problèmes de santé à travers le monde, et ses conséquences sanitaires sont désastreuses. La chirurgie bariatrique est une méthode qui a fait ses preuves, notamment chez les patients souffrant d’obésité morbide (>40kg/m²). Mais pour porter ses fruits, elle doit impérativement s’accompagner d’un suivi médical à vie par une équipe multidisciplinaire.
Il est évident que l’excès de masse graisseuse doit être réduit, car il est une cause majeure de pathologies telles que le diabète sucré de type II, l’hypertension artérielle, l’apnée du sommeil, les troubles métaboliques, l’arthrose, certains cancers, l’infertilité, le reflux gastro-œsophagien… et peut également entraîner des difficultés psychosociales.
De la modification de l’absorption à la malabsorption
Les interventions bariatriques les plus courantes sont le sleeve gastrique et le bypass gastrique. Il s’agit dans le premier cas de réduire l’estomac, et de court-circuiter une partie de l’intestin grêle dans le second. De telles altérations du tractus gastro-intestinal entraînent inévitablement une diminution de l’apport nutritionnel (voire une malabsorption en cas de bypass) et des troubles digestifs, qui nécessitent une adaptation de l’alimentation. Combinés, ces éléments augmentent le risque de carences nutritionnelles, telles que la malnutrition protéino-énergétique et les carences en micronutriments.
Dès lors, la prévention des carences nutritionnelles modérées à sévères constitue un défi majeur dans ces nouvelles conditions physiologiques. La seule solution: un suivi régulier à intervalles fixes, effectué par le biais d’analyses sanguines. Tous les mois la première année, tous les 6 mois la deuxième année et annuellement à partir de la troisième année suivant l’opération.
Outre les tests sanguins, un suivi par un nutritionniste est recommandé, de sorte de trouver et maintenir le régime alimentaire approprié pour le patient. Les personnes qui ne suivent pas méticuleusement le traitement et le régime alimentaire recommandé s’exposent davantage à un risque élevé de malnutrition.
Un dépistage nutritionnel régulier et des recommandations spécifiques en matière de compléments alimentaires sont également conseillés. Enfin, les conseils alimentaires avant et après l’opération peuvent être adaptés de manière spécifique et progressive en fonction du patient.