Cette étude menée chez des futurs papas rapporte qu’il y a plus de symptôme dépressif et de baby-blues chez ceux qui mangent végétarien, par rapport aux non-végétariens. Certains nutriments pourraient être en cause.
Une alimentation végétarienne est associée à plusieurs bénéfices pour la santé, notamment dans le domaine cardiovasculaire. Mais cette fois, ce n’est pas le cas! Joseph R. Hiberna (National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism, National Institute of Health, Rockville, USA) a déjà fait ressortir, dans ses travaux précédents, de nombreuses associations entre santé mentale et consommation de poissons et/ou d’oméga-3. Cette fois c’est le caractère végétarien ou non de l’alimentation qui a fait l’objet cette nouvelle étude.
Plus de dépression et de baby-blues
Les investigations portent sur les données de près de 10.000 adultes masculins, partenaires d’une femme enceinte, enrôlés dans la Avon Longitudinal Study of Parents and Children. Les auteurs ont tenu compte de différents facteurs confondants potentiels tels que l’âge, le statut marital, le statut professionnel, l’historique familial de dépression, la consommation de tabac et d’alcool,…
Les résultats indiquent que les végétariens, qui représentaient 3,6% de l’échantillon, ont en moyenne des scores de dépression plus élevés que les non-végétariens, avec une différence de près d’un point. En outre, le risque de dépression post-natale (qui ne concerne pas que les mères, mais aussi les pères), évalué par un score supérieur à 10 sur la Edinburgh Post Natal Depression Scale, est plus élevé chez les végétariens que les non-végétariens.
Un manque en certains nutriments?
Bien entendu, cette étude ne permet pas d’établir un lien de cause à effet, ni d’exclure qu’une susceptibilité accrue à la dépression ait mené à manger végétarien. Néanmoins, les auteurs envisagent une piste susceptible d’expliquer comment le végétarisme pourrait accroître le risque de dépression, par la déficience en certains nutriments, comme la vitamine B12 ou le fer. Un apport insuffisant en oméga-3 à longue chaîne, tels que le EPA et le DHA, pourrait aussi être en cause.
Hibbeln J.R. et al., J Affect Disorders, 2018; 225: 13-17.