Selon une étude récente conduite en Turquie, la composition du microbiote intestinal serait étroitement associée à l’obésité, mais aussi au diabète de type 2 et, en tout cas, différente d’un individu de poids normal. Mais difficile aujourd’hui de dire s’il s’agit de la cause ou de la conséquence…
L’étude a été présentée au récent meeting de l’International Society of Endocrinology et de l’Endocrine Society à Chicago, par des chercheurs du Gulhane Military Medical Academy School of Medicine de Ankara en Turquie. Elle incluait 27 adultes sévèrement obèses (20 hommes et 7 femmes, BMI > 35 kg/m2), 26 adultes (18 hommes et 8 femmes) nouvellement diagnostiqués avec un diabète de type 2 et 28 sujets contrôles de poids normal (22 hommes et 6 femmes).
Chaque volontaire était âgé de 18 à 65 ans et fournissait des échantillons de selles. Aucun n’avait pas pris d’antibiotiques dans les 3 derniers mois et n’était, au moment de l’étude, sous traitement médicamenteux.
L’analyse par biologie moléculaire des fèces montre des réductions significatives dans les taux de plusieurs genres bactériens communs aux 3 groupes d’individus pour les patients obèses et diabétiques de type 2, en comparaison des patients de poids sain. Ces diminutions allaient de 4.2 à 12.5% en cas d’obésité et de 10 à 11.5% dans le cas d’un diabète de type 2.
Par ailleurs, des sous-analyses révèlent que le décompte bactérien était aussi associé à plusieurs variables métaboliques. Ainsi, le BMI et l’hémoglobyne glycatée influençaient les concentrations d’une des espèces bactériennes parmi les plus abondantes: les Firmicutes. Le tour de taille et l’hémoglobyne glycatée affectaient les Bifidobactéries et certains types d’Actinobactéries.
Enfin, le poids corporel et la glycémie à jeun influençaient significativement le Clostridium leptum. L’étude ne parvient cependant pas à répondre à la question de savoir si ces modulations de l’écosystème du microbiote sont la cause de l’obésité et du diabète de type 2, ou la conséquence.