Une vaste étude française rapporte que les femmes qui sont normalement exposées aux dioxines par l’alimentation n’ont pas un risque plus élevé de développer un cancer du sein.
Les dioxines contaminent l’air, les sols… et les aliments. Elles sont produites par l’incinération des déchets, la fonte et le raffinage de métaux ou encore le blanchiment de la pâte et du papier. Bien que plusieurs cancers leur soient attribués, les données concernant le cancer du sein sont inconsistantes. D’où l’intérêt de cette nouvelle étude menée par une équipe de l’Université Claude Bernard Lyon 1 qui, pour la première fois, porte sur l’exposition alimentaire aux dioxines et le risque de cancer du sein.
Sous le seuil de l’OMS
L’étude porte sur plus de 63 000 femmes suivies en moyenne pendant 25 ans. Les denrées qui contribuent le plus à l’exposition aux dioxines sont les produits laitiers, suivis des fruits et légumes, puis la viande. Les chercheurs évaluent l’apport alimentaire en dioxines à 1,3 picogramme TEQ (équivalent toxique) par kilo de poids corporel et par jour, ce qui est inférieur au seuil de 2,3 pg préconisé par l’OMS. Seules 2,7 % des femmes dépassent ce seuil.
Pas d’augmentation du risque
Les résultats ne montrent aucune augmentation du risque de développer un cancer du sein selon l’apport alimentaire en dioxines. Ils suggèrent même une diminution du risque de cancer non hormono-dépendant parmi les femmes ménopausées avec les apports les plus élevés en dioxine. Les auteurs précisent que leur étude ne prend pas en compte le fait de vivre dans une région où des dioxines sont émises, ni le fait de consommer des aliments produits dans ces régions. Ces résultats n’excluent pas non plus la possibilité d’un effet cancérigène de niveaux d’exposition élevés.