La consommation d’alcool d’un jour donné peut avoir des effets aigus sur l’apport alimentaire de cette même journée. Sur la base de rappels de 24 heures réalisés dans le cadre de l’étude NHANES, il apparaît que les hommes mangeaient davantage les jours où ils avaient consommé de l’alcool et que l’alimentation, tant des femmes que des hommes, était alors plus grasse. La consommation d’alcool pourrait donc fortement influencer la qualité de l’alimentation.
Une consommation régulière d’alcool influencerait la qualité de l’alimentation. Des études scientifiques ont déjà analysé les effets sur l’apport alimentaire d’une consommation régulière d’alcool à long terme. Mais quels effets aigus l’alcool peut-il avoir sur l’apport alimentaire d’une journée ? L’alcool empêche l’oxydation des acides gras, augmente la thermogenèse et influence les hormones et les neurotransmetteurs liés à l’alimentation.
Une étude publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition et menée auprès de consommateurs d’alcool (≥ 12 boissons alcoolisées consommées au cours de leur vie et consommation d’alcool ≥ 1 jour l’année dernière) s’est penchée sur les différences en termes d’apport énergétique et d’ingestion de nutriments et de denrées alimentaires issus des différents groupes alimentaires, entre les jours avec et sans consommation d’alcool. Dans le cadre de la campagne 2003-2008 de l’étude NHANES (National Health And Nutrition Examination Survey), les consommations alimentaires ont été recueillies auprès de 1 964 consommateurs d’alcool (hommes et femmes de ± 40 ans) par deux rappels de 24 heures.
Les jours avec alcool, les hommes avaient mangé sensiblement plus (+ 170 kcal) que les jours sans alcool. Cette tendance n’a pas été observée chez les femmes. Les hommes avaient mangé beaucoup plus de pommes de terre et de viande, mais moins de fruits et de lait, tandis que les femmes avaient consommé beaucoup moins de lait et de produits laitiers. Tant les hommes que les femmes avaient mangé davantage d’huiles et de graisses dures et leur consommation totale de graisses était plus élevée.
Par conséquent, l’alcool pourrait avoir une influence négative considérable sur la qualité de l’alimentation et mériterait de faire l’objet d’une attention particulière dans le cadre de la promotion de la santé.
Breslow R.A. et al., Am J Clin Nutr, May 2013, First Published ahead of print on March 27.