Une consommation élevée d’aliments ultra-transformés est-elle associée à une augmentation du risque de mortalité global? Oui, selon une étude menée chez près de 45 000 Français âgés de plus de 45 ans, même si d’autres recherches prospectives doivent confirmer ces résultats.
Une population suivie pendant 8 ans
De plus en plus de preuves s’accumulent en défaveur des aliments ultra-transformés. Pour rappel, la classification NOVA est reconnue aujourd’hui comme le standard de la définition des aliments selon leur niveau de transformation. Elle est basée sur la nature, le degré et le but du processus de transformation industriel des aliments avant leur consommation. Les évidences scientifiques actuelles suggèrent qu’un apport élevé en aliments ultra-transformés est associé à une incidence plus élevée de maladies non transmissibles. Cependant, à ce jour, l’association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque de mortalité n’a jamais été étudiée.
Cette étude de cohorte prospective observationnelle a sélectionné des adultes de 45 ans ou plus issus de l’étude française NutriNet-Santé. Les participants éligibles devaient avoir complété au moins 1 série de 3 anamnèses diététiques en ligne (rappel de 24h) au cours de leurs deux premières années de suivi.
Lien entre aliments ultra-transformés et mortalité
Au total, 44 551 participants ont été inclus, dont 73,1% étaient des femmes, avec un âge moyen de 57 ans. Les aliments ultra-transformés représentaient une proportion moyenne de 14,4% du poids total des aliments consommés. Cela correspond à une proportion moyenne de 29,1% de l’apport énergétique total. La consommation d’aliments ultra-transformés était associée:
- au plus jeune âge,
- à un niveau de revenu inférieur à 1 200 €/ mois,
- à un niveau d’éducation inférieur (pas de diplôme, ni d’école primaire),
- au fait de vivre seul,
- à indice de masse corporelle supérieur à 30,
- à un niveau d’activité physique faible.
Au total, 602 décès (1,4%) sont survenus au cours du suivi. Après ajustement pour une série de facteurs confondants, les auteurs ont calculé qu’une augmentation de la proportion d’aliments ultra-transformés consommés de 10% était associée à un risque plus élevé de mortalité toutes causes confondues de 14%.
Une augmentation de la consommation d’aliments ultra-transformés semble donc bel et bien être associée à un risque de mortalité global plus élevé chez cette population adulte. D’autres études prospectives sont nécessaires pour démêler les mécanismes par lesquels les aliments ultra-transformés peuvent affecter la santé.
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