Des chercheurs de l’Université de New York sont formels: afficher les calories sur les menus des fast-foods ne changerait rien au comportement des consommateurs. Seule une minorité opterait pour des choix plus sains et serait réellement influencée par l’étiquetage des calories…
L’étiquetage des calories: une obligation aux USA
Les résultats de cette étude publiée dans le Journal of Public Policy & Marketing interpellent aux Etats-Unis. En effet, ils précèdent de 6 mois la politique fédérale qui généralise l’information nutritionnelle (et notamment l’étiquetage des calories), obligatoire sur les menus et produits dans l’ensemble des états pour toutes les chaînes de restaurant.
L’objectif est évidemment louable: informer le consommateur pour l’aider à faire des choix plus sains dans cette catégorie de restauration. Selon les auteurs, le succès de cette campagne va dépendre de plusieurs conditions et pas uniquement de la mise à disposition d’une information sur l’apport calorique des produits. Car, toujours selon eux, les expériences pilotes menées à New York, Philadelphie et Seattle sont loin d’être concluantes.
8% changent leurs habitudes
Selon des travaux menés par l’Université d’Arkansas et de Villanova, 5 conditions sont nécessaires pour influencer le consommateur avec un étiquetage des calories:
- il doit en être averti ou conscient,
- il doit être motivé à manger sainement,
- il doit pouvoir estimer le nombre de calories à ingérer chaque jour,
- l’étiquetage doit pouvoir sensibiliser le consommateur régulier,
- il doit le surprendre.
Les chercheurs de l’Université de New York ont donc basé leur analyse sur ces 5 hypothèses sur un échantillon de 699 clients de 15 fast-foods à Philadelphie. Verdict: seuls 8% des consommateurs réguliers interrogés dans les restaurants et 16% des interrogés par téléphone répondaient à ces 5 conditions et pouvaient donc être réellement influencés par l’approche.
Principal problème actuellement relevé: l’information est trop peu visible pour le consommateur. Ce manque de visibilité doit donc être réglé rapidement. La visibilité doit aussi encourager les restaurants à proposer des alternatives plus saines et moins riches en calories.
Eric M. VanEpps et al., Journal of Public Policy & Marketing, Volume 35, Number 1, Spring 2016.