Prendre le thé au moins une heure après le repas permet de bénéficier d’une meilleure absorption du fer, comme le montre cette étude clinique randomisée.
La déficience en fer est fréquente dans le monde, y compris dans nos pays, et elle touche particulièrement les femmes en âge de procréer et les enfants. La réduction ou la suppression de la viande, qui devient de plus en plus fréquente, rend la couverture des besoins en fer encore plus précaire.
En effet, le fer héminique des produits animaux est nettement mieux absorbé que le fer minéral des végétaux. De plus, on sait que le thé contient des polyphénols qui sont capables de former des complexes insolubles avec le fer, réduisant ainsi son absorption intestinale. Ce qui explique que le fer des céréales du petit-déjeuner soit en partie perdu, si l’on consomme simultanément du thé…
Du porridge au fer marqué
Cette étude a voulu voir dans quelle mesure le fait de prendre du thé en même temps ou une heure après un petit-déjeuner modifie significativement le taux d’absorption du fer. Pour ce faire, 12 femmes âgées en moyenne de 24,8 ans ont mangé, à trois occasions différentes, un porridge un peu spécial. Additionné de 4 mg de fer marqué (Fe57) sous forme de sulfate de fer, ce porridge était accompagné d’eau, de thé noir durant le repas ou du même thé bu 1h après le repas.
L’effet inhibiteur du thé réduit de 50% en 1h
Les résultats montrent que par rapport au repas pris avec l’eau, celui pris avec le thé entraine une réduction de l’absorption du fer de 37,2%, ce qui objective l’effet inhibiteur du thé. Par contre, lorsque le thé est pris 1h après le repas, cet effet inhibiteur se voit réduit d’environ 50%, avec une diminution de l’absorption du fer, qui n’est plus que de 18,1%, par rapport au repas pris avec l’eau. Voilà qui peut avoir des répercussions concrètes dans les conseils à donner aux personnes à risque de déficience en fer. Et qui conforte également le concept du «tea time», à savoir la prise du thé en dehors des repas principaux!