La recherche scientifique s’intéresse de très près à l’influence des facteurs environnementaux et du mode de vie sur la survenue et l’évolution de la sclérose en plaques. Pour la première fois, une étude montre que les allergies alimentaires peuvent avoir une influence sur la maladie.
La sclérose en plaques est une maladie inflammatoire chronique du système nerveux central qui progresse, en partie, de manière imprévisible sous l’impact de poussées (reprises d’activité de la maladie), probablement liées à une multitude de facteurs déclenchants qui aggravent la maladie.
C’est la première fois qu’une étude montre que des allergies alimentaires peuvent avoir une influence sur l’évolution et l’aggravation de cette maladie. L’étude CLIMB pour Comprehensive Longitudinal Investigation of Multiple Sclerosis a été menée par une équipe de la Harvard Medical School de Boston, auprès de 1 349 adultes. Elle visait à rechercher l’existence d’un lien entre des antécédents allergiques rapportés par les patients et l’activité de leur SEP. Les allergies alimentaires récurrentes étant associées à des lésions visibles à l’IRM (via injection de gadolinium) chez les patients porteurs d’une sclérose en plaques.
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Une allergie alimentaire n’est donc pas l’autre…
Au total 922 patients rapportaient des allergies: 586 allergies environnementales, 238 allergies alimentaires et 574 allergies médicamenteuses. L’étude a relevé un nombre d’exacerbations de la SEP depuis l’apparition de la maladie de l’ordre de 27% plus élevé chez les patients souffrant d’allergies alimentaires, comparé au groupe sans allergie connue.
L’ajustement de certaines données a également mis en évidence un risque 2,53 fois plus élevé de présenter une ou plusieurs lésions à l’IRM avec injection de gadolinium dans le groupe allergies alimentaires. Tandis que le nombre de poussées et le risque de présenter de nouvelles lésions à l’imagerie médicale n’était pas différent chez les patients présentant des allergies médicamenteuses ou environnementales ou ne présentant aucune allergie.
En conclusion
Les chercheurs pensent que les allergies alimentaires pourraient exacerber l’activité inflammatoire de la sclérose en plaques par le biais d’une dysbiose du microbiome intestinal, associée aux allergies alimentaires. Ils plaident donc en faveur de la mise en place de mesures diététiques visant à éviter les aliments auxquels les patients se savent allergiques, afin d’améliorer leur confort de vie.
D’autres études en cours tenteront d’élucider et de comprendre les mécanismes à l’origine de cette influence.
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