Après avoir longtemps été fustigée, la partie grasse des produits laitiers pourrait ne pas être un problème. Selon la vaste étude PURE, les produits laitiers entiers sont même associés à une mortalité plus faible, y compris cardiovasculaire.
La partie grasse des produits laitiers étant composée en grande partie d’acides gras saturés, les recommandations concernant cette catégorie d’aliments préconisent souvent d’opter pour des produits laitiers maigres. Et cela, en vertu de la théorie liant les acides gras saturés aux taux de cholestérol LDL, lui-même associé au risque cardiovasculaire.
Mais cette théorie est de plus en plus mise à mal par plusieurs observations, qui donnent une image très différente, et qui tendent à réhabiliter les produits laitiers entiers. Ces nouveaux résultats de l’étude PURE (Prospective Urban Rural Epidemiology study) vont dans le même sens…
Plus de 2 portions de produits laitiers par jour
L’étude PURE est une large étude de cohorte menée dans 21 pays répartis sur 5 continents. Dans cette analyse, les auteurs ont examiné les données de 136.384 personnes âgées de 35 à 70 ans, suivies pendant une durée moyenne de 9,1 ans.
Ils ont considéré comme produits laitiers une portion de 244 g de lait ou de yaourt, 15 g de fromage ou 5 g de beurre. Ils ont ensuite réparti leur population en quintiles, selon la consommation de produits laitiers.
Les résultats indiquent que, par rapport à ceux qui ne consomment pas de produits laitiers, ceux qui consomment plus de 2 portions par jour ont un plus faible risque de:
- mortalité toute cause,
- mortalité cardiovasculaire,
- accident vasculaire cérébral
- et maladie cardiovasculaire majeure.
Faut-il changer les recommandations?
Mais ce n’est pas tout. L’étude montre encore, au sein des quintiles, que plus les produits laitiers étaient consommés sous forme entière (non-écrémée), plus le risque de mortalité et de maladies cardiovasculaires était bas. A noter que, si un effet protecteur apparait sur les issues cliniques pour le lait, ce n’est pas le cas pour le fromage et le beurre.
Précisons cependant que l’étude PURE englobe des populations très hétérogènes, avec une partie qui n’est pas exposée au même contexte de pléthore alimentaire, que l’on connait aux États-Unis ou en Europe.
Cette étude suggère que la consommation de produits laitiers entiers est compatible avec la santé, elle n’établit pas de lien de cause à effet. Il se pourrait par exemple que la consommation de produits laitiers soit un marqueur de conditions de vie plus favorables à la santé…
Voilà pourquoi cette étude ne suffira pas à apporter les preuves requises, pour faire changer les recommandations actuelles…