Jamais le marché de la cuisine n’a connu autant de succès. Comment s’éclate-t-on actuellement derrière les fourneaux? Petit tour d’horizon des dernières tendances, des plus pratiques aux plus farfelues, des indispensables aux inutiles…
Les comportements alimentaires n’en finissent pas d’évoluer. Nous n’avons d’ailleurs jamais autant parlé de nourriture. Notre rapport à l’alimentation semble illustrer notre mode de vie et notre identité culturelle. Quels visages a pris notre madeleine de Proust?
Doper sa cuisine?
À l’heure de la recherche du meilleur, du plus équilibré et du moins cher, on passe derrière les fourneaux pour réaliser du «fait maison». Et c’est avec des ustensiles originaux que l’on peut innover et (s’)épater.
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C’est principalement l’usage des casseroles, qui en détermine la toxicité.
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La cuisine est un lieu riche d’expériences: décorer, mixer, tamponner, cuire, tailler, fouetter… On assiste à l’arrivée en masse sur le marché d’ustensiles de toutes les formes et les couleurs, pour le plus grand plaisir des gourmets qu’on appelle les foodies et foodista.
Les fabricants d’ustensiles culinaires l’ont compris, la foodmania a encore de beaux jours devant elle! Et ils se doivent de répondre à cet appétit pour le neuf, en rendant chaque nouvel outil indispensable. On ne sait d’ailleurs plus à quel ustensile se vouer: entre le taille-crayon pour légumes, la seringue, le siphon ou le moule à gâteau dont les portions sont prédécoupées… il y a à boire et à manger.
Pratiques, ludiques, colorés et fonctionnels, les ustensiles du 21ème siècle se doivent d’égayer nos moments passés derrière les fourneaux, mais aussi ceux passés à table. Finis les préjugés selon lesquels une nourriture saine serait une nourriture monotone!
Silicone à toutes les sauces
Le silicone platine, c’est «Le» matériau des ustensiles de cuisine. Flexible, résistant, hygiénique et tolérant aux températures élevées (de -60°C à 220°C!), le silicone ne laisse aucun résidu et n’altère pas les saveurs des aliments. Mais surtout, les moules en silicone sont anti-adhérents et ne requièrent donc aucune matière grasse ajoutée (sans pour autant rendre le démoulage plus difficile).
Donner vie aux recettes, c’est par exemple le leitmotiv de la marque espagnole d’ustensiles en silicone colorés Lékué1. Cuits-vapeur de toutes les formes (coffrets en portefeuille, à étages, papillotes, cocottes,…), presse-citron voire spray à agrumes, louches et écumoires, moules à pain, boîtes et couvercles hermétiques voire extensibles, boîtes de conservation équivalant à une portion de 100 ml ou de 250 ml, étuis à sandwich, gants de cuisine, moules à gâteaux individuels, découpés en portions et fantaisies; crayons de décoration avec réservoir justement appelé Decopen, moules à glace et à glaçons de toutes formes,… On trouve quasi tous les types d’ustensiles culinaires à base de ce matériau!
Le b.A.-bA des étiquettes
On a pris le pas d’étudier les étiquettes des produits alimentaires, et bien c’est au tour des récipients et des ustensiles de se faire scanner leurs composants. La méfiance est toujours de mise quand il est question d’ingestion, ce ne sont pas les crises sanitaires qui diront le contraire.
Adieu les biberons au Bisphénol A, et que vive les casseroles «écolos»! Le Bisphénol A (BPA), composé chimique utilisé dans la fabrication des certains plastiques, a en effet récemment montré ses risques pour la santé. La toxicité de revêtements, tels que le Teflon ou PFOA (pour perfluoro-octanoïc–acid), faisant l’objet de controverses, on se tourne désormais vers la fonte, la céramique, le verre ou l’inox et les nouveaux revêtements écolos. La vague verte fait encore des petits.
Ces matériaux s’affichent comme des alternatives plus sûres, des accessoires ‘santé’, bien que l’on doive par exemple davantage graisser ce type de casserole… Mais il s’agit de ne pas perdre de vue que c’est principalement l’usage de ces batteries de casseroles, qui en déterminera la toxicité. Tout est en fait question de cuisson lente, en évitant la surchauffe.
Robotique
Arborées fièrement sur les plans de travail, tel un objet de design, les machines multifonctions font aussi un tabac. Ces robots facilitent la vie. Répondant mieux à notre mode de vie de gourmands pressés, ils présentent toutes les fonctions nécessaires à la réalisation d’un repas. Mélanger, pétrir, mixer, fouetter, râper, hacher et émincer…
Il «suffit» de mettre les ingrédients dans le bol et la machine s’occupe de tout. Certaines permettent même de cuire, saisir, frire, mijoter ou cuire à la vapeur!
Il faudra néanmoins casser sa tirelire, quand on voit que le prix de ces robots ménagers peut parfois dépasser la barre des 1.000e…
De petits bijoux
Le design s’est emparé du domaine culinaire. Un ustensile de cuisine se mue désormais en un objet d’art (ou du moins est considéré comme tel). Un fouet peut désormais sublimer bien plus qu’une préparation. C’est la cuisine toute entière qui arbore fièrement ces outils rutilants. Pas d’étonnement d’ailleurs de voir que la pièce dédiée à la cuisine se fonde souvent dans la pièce de vie.
Îlots centraux et autre meubles sous forme de bar ou de table de petit-déjeuner font partie intégrante du salon. La cuisine semble regagner une position centrale à la maison, à l’instar du poêle ou de l’âtre d’antan.
Au-delà des ustensiles et des aliments à proprement parler se dévoile un champ d’étude plus vaste. Un master de type universitaire en design culinaire, intitulé ‘Executive Master Food Design’, vient de voir le jour à l’Ecole supérieure des Arts de l’Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles (ARBA-ESA)2. La première rentrée académique est prévue pour la fin du mois de septembre 2012, avec un programme pluridisciplinaire qui s’étend de l’écriture culinaire, à la sociologie, la photographie, la diététique, l’histoire ou encore le design…
L’alimentation est incontestablement devenue un vaste domaine de recherche et de savoirs. Notre rapport aux aliments semble d’ailleurs être devenu primordial. Et c’est une bonne nouvelle, puisqu’il est responsable de notre bonne ou mauvaise santé! Nos habitudes alimentaires exercent une influence bien au-delà des armoires de la cuisine… Qui l’eut cru?!
1. www.lekue.be/fr. 2. Consultez le programme sur http://food-design.arba-esa.be
