De nouveaux travaux montrent que chez des souris axéniques, une alimentation riche en graisses végétales conduit à l’obésité, contrairement à un régime riche en graisses animales et cholestérol.
Le microbiote intestinal joue un rôle dans la balance énergétique, mais celui-ci est encore mal compris. On sait cependant que des modifications du microbiote peuvent être associées à des modifications du poids. Du côté des graisses, on pensait avoir cerné leur rôle dans le développement des troubles métaboliques, mais cette étude aboutit à des résultats qui vont carrément à l’encontre de la vision classique selon laquelle les graisses végétales sont meilleures que les graisses animales…
Régime avec ou sans cholestérol
Une équipe de la Technical University of Munich a comparé deux types de régimes: l’un riche en graisse végétale (huile de palme), l’autre riche en graisse animale (lard). Ils ont mené l’expérience chez des souris axéniques, c’est-à-dire dépourvues de microbiote intestinal, ainsi que chez des souris normales faisant office de groupe contrôle. Dans le groupe contrôle, les deux régimes conduisent au développement d’une obésité. Par contre, chez les souris axéniques, l’obésité survient seulement avec le régime riche en graisse végétale. Les animaux axéniques nourris au lard ne voient pas leur teneur en graisse corporelle croître…
Dépense énergétique accrue
Pour le Professeur Martin Klingenspor, un des investigateurs, cela s’explique par le fait qu’un large pourcentage de l’énergie est consommé, notamment au travers d’une augmentation du métabolisme de base des animaux nourris au lard.
Des investigations complémentaires suggèrent que le cholestérol alimentaire, qui diffère fortement d’un régime à l’autre (d’autant que le régime végétal contient des phytostérols, qui réduisent l’assimilation du cholestérol) jouerait un rôle, notamment en augmentant la production de cortisol qui stimule la dépense énergétique, et en réduisant le stockage des sels biliaires. Mais n’en déduisons par pour autant que le lard fait maigrir!
Kübeck R. et al., Molecula Metabolism., 2016, 5 :1162-74.